GESTION DES MANIFESTATIONS - Des usages disproportionnés de la force dénoncés

Un des gendarmes en train de brûler les cheveux d’une femme.

Une vidéo, devenue virale depuis hier, relance les interrogations sur les méthodes d’intervention des Forces de l’ordre à Bemasoandro Itaosy. On y voit des gendarmes pourchasser des civils et brûler leurs cheveux à l’aide d’un briquet. Les faits remontent au 26 septembre, jour de pillage au magasin Shop Liantsoa, selon des témoins.

Maître Éric Rafidison, avocat et résident du quartier, affirme être l’auteur de la vidéo. Il raconte que l’événement s’est produit juste à côté de chez lui. Une femme a été complètement brûlée au niveau des cheveux, au point de devenir chauve. D’autres personnes ont subi le même sort.

Selon lui, un gendarme a mis le feu aux cheveux des victimes, qui ont flambé comme sur un réchaud à gaz. Il précise qu’il n’y avait qu’une seule femme parmi les victimes. Il évoque aussi un homme caché dans une dalle près de son portail, que les gendarmes ont failli déloger avec une grenade lacrymogène, malgré la présence d’un bébé dans une maison. Les protestations des riverains ont permis d’éviter le pire.

Un témoin, arrêté le même jour que la femme brûlée, a accepté de témoigner anonymement. Il raconte avoir fui les gaz lacrymogènes avec un groupe de personnes, avant d’être rattrapé par les gendarmes près de l’arrêt « Dokotera Itaosy ».

Blessures

 Dès qu’ils les ont aperçus, les gendarmes ont commencé à courir vers eux, à les frapper, à les menacer avec leurs armes. Les gens autour étaient terrifiés et se sont mis à genoux.

Certains ont été frappés avec la crosse de leurs fusils. Le témoin, qui a les cheveux longs, affirme avoir été brûlé lui aussi. Ils étaient plusieurs à avoir les cheveux longs, mais la femme avait une flamme particulièrement intense sur la tête. Un gendarme aurait ensuite éteint les flammes en écrasant celles-ci sur les crânes.

Tous ont été roués de coups, frappés et piétinés. La femme a ensuite été relâchée. Un autre jeune homme a été traîné par terre sur un sol caillouteux. Le groupe a été torturé, aligné et visé au niveau de l’œil droit avec du gaz Big-Boss. Plusieurs ont subi des blessures à la tête causées par les crosses.

Les personnes arrêtées ont été conduites à la gendarmerie d’Ankadilalana, où elles ont encore été battues. Elles ont été enfermées pendant environ deux heures, puis transférées à Fort-Duchesne. 

Gustave Mparany

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