EXÉCUTIF - Surenchère autour du nouveau gouvernement

Attendue d’abord pour dimanche, puis pour hier soir, l’annonce du nouveau gouvernement pourrait finalement intervenir ce jour, sauf nouveau contretemps. Les consultations se sont prolongées tard dans la nuit.

Poignée de main entre le Chef de l’État et le Premier ministre, à Iavoloha, le 20 octobre.

Quel visage aura le nouveau gouvernement? Cette question revient avec insistance au sein du microcosme politique et de l’opinion publique. Une question qui reste entière jusqu’à cette heure. La nouvelle équipe gouvernementale connaît un accouchement difficile.

Prévue avant dimanche, puis pour hier soir, la composition du nouveau gouvernement devrait finalement être connue ce jour, sauf nouveau changement de programme. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook hier en début de soirée, la présidence de la Refondation de la République indique que « l’annonce des membres qui constitueront le nouveau gouvernement interviendra prochainement. Les consultations se poursuivent avec l’ensemble des acteurs concernés ».

La missive met l’accent sur le fait que « la présidence de la Refondation de la République de Madagascar réaffirme sa volonté d’agir dans la concertation pour l’intérêt général ». Cette disponibilité au dialogue affirmée par les tenants du pouvoir est une réponse aux multiples appels de ces derniers jours. Cependant, elle tend à devenir une porte ouverte aux surenchères. Selon des indiscrétions, les consultations et entretiens pour la composition de la future équipe gouvernementale se sont poursuivis jusqu’à tard dans la nuit.

Entre les différentes « exigences » et les attentes, difficile de satisfaire tout le monde. Les manifestants d’hier veulent poursuivre la dynamique de renouvellement de la classe politique. Ils s’attendent à ce que l’équipe conduite par Herintsalama Rajaonarivelo, Premier ministre, soit composée de « nouvelles têtes ». Des organisations syndicales veulent que celui ou celle qui sera à la tête de leur ministère de tutelle leur convienne.

Le temps presse

Il y a aussi la communauté internationale qui voudrait que le nouveau gouvernement « civil » aille dans le sens de l’apaisement et de l’inclusivité. Dans la mêlée, il y a aussi les bousculades des entités politiques et des associations ayant des accointances politiques afin « d’être représentées au sein du gouvernement ». Pareillement du côté des groupes parlementaires, notamment ceux qui se sont ralliés aux tenants du pouvoir depuis la présentation du Premier ministre.

Depuis la prise du pouvoir par le colonel Michaël Randrianirina, plusieurs sphères d’influence gravitent autour de la présidence de la Refondation de la République. Il est probable que les chefs de l’Exécutif souhaitent ménager la chèvre et le chou pour ne pas froisser les humeurs. Il faudra pourtant trancher. Le temps presse. La conjoncture impose une reprise en main rapide de la situation. À l’exemple des grèves des enseignants et des internes qui paralysent les écoles et hôpitaux publics.

De même du côté de l’administration pénitentiaire qui maintient le piquet de grève en attendant de voir quel visage aura le nouveau gouvernement. Les pénitenciers inscrivent parmi leurs exigences la mise en place d’un secrétariat d’État qui leur est dédié. La nomination d’un ministre titulaire permettra d’engager rapidement les négociations pour dénouer le blocage actuel de certains services publics. À cela s’ajoute l’impératif d’une relance rapide de l’économie et la confection d’un nouveau projet de loi de finances.

Pour l’heure, difficile de dire quel visage aura le nouveau gouvernement, ou bien qui y siégera. Pour quelques ministères régaliens, des noms circulent de manière insistante néanmoins. Il y a par exemple celui du général Ely Razafitombo pour le ministère des Forces armées, ou encore celui d’Orlando Raobimanana pour l’actuel département de l’Économie et des Finances. Le nom de Thierry Rakotonarivo pour siéger à la tête du ministère de l’Intérieur revient fréquemment également.

Outre les surenchères venant des acteurs civils et politiques, les tenants du pouvoir doivent aussi gérer les sensibilités au sein des corps de métier, particulièrement dans le cas des Forces de défense et de sécurité (FDS). Si la question ne semble pas poser problème au sein de l’armée, il y aurait quelques incertitudes dans le cas de la police et de la gendarmerie.

Pour les bérets noirs notamment, ceux issus de la 19e promotion et ceux de la 20e de l’Académie militaire (Acmil) d’Antsirabe joueraient des coudes pour que l’un d’eux soit nommé ministre délégué à la Gendarmerie nationale. En attendant que l’équipe Rajaonarivelo soit en place, ce sont les membres du Conseil présidentiel de la Refondation de la République qui sont au front pour démontrer une prise en main de certains dossiers chauds, comme celui de l’énergie et des conditions de vie dans les universités.

Garry Fabrice Ranaivoson

2 Commentaires

  1. Est ce qu'il y aura assez de gâteau pour tout le monde ?

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    1. Bien intelligent ! Tu ferais mieux de souligner à ce journal leur silence sur l'affaire RAVATOMANGA . On connaît bien l'équipe mafieuse du Golf et ceci explique cela ...

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