CACAO - Un record attendu pour le prix payé aux producteurs

Madagascar, réputé pour son cacao fin de terroir, pourrait connaître un tournant historique pour ses producteurs. Alors que la production annuelle de l’île reste modeste, avec environ 20 000 tonnes en 2023, les fèves malgaches continuent de se distinguer sur le marché international grâce à leur qualité exceptionnelle. Cultivé principalement dans la vallée de Sambirano, au Nord-ouest de l’île, le cacao malgache est issu de petites exploitations familiales qui privilégient les variétés Criollo et Trinitario. Ces fèves sont particulièrement prisées pour leurs arômes fruités et floraux, et sont souvent utilisées par les chocolatiers haut de gamme dans le cadre de chocolats « single origin » ou « bean-to-bar ».

Jusqu’à présent, malgré l’attrait croissant pour ce cacao premium, les producteurs percevaient des revenus relativement faibles, le prix bord champ restant souvent inférieur à la valeur réelle de leurs récoltes sur le marché mondial. Mais un mouvement similaire à celui observé en Côte d’Ivoire pourrait changer la donne. Pour la campagne principale 2025/2026, le prix du cacao ivoirien devrait atteindre un niveau record de 2 500 francs CFA, équivalant à environ 19 825 ariary le kilogramme, soit une hausse de 39 % par rapport à l’année précédente, d’après Reuters récemment. Inspiré par cette dynamique et conscient du potentiel du cacao malgache, le pays étudie des mécanismes pour garantir aux producteurs une meilleure rémunération.

Les coopératives locales et les initiatives de filière soutiennent déjà des pratiques agricoles durables et la diversification des marchés d’exportation, ce qui pourrait renforcer encore la valeur du cacao malgache. Le potentiel d’une hausse du prix bord champ pourrait non seulement améliorer le revenu des petits producteurs, mais aussi encourager une production plus régulière et qualitative.

Avec la qualité exceptionnelle de son cacao et la demande croissante pour le chocolat artisanal premium, Madagascar semble bien positionné pour transformer son secteur cacaoyer. Si cette hausse de prix se concrétise, elle marquerait un tournant majeur pour les producteurs locaux et le marché international du cacao fin.

Irina Tsimijaly

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