Le mouvement estudiantin à l’Université d’Antsiranana (UNA) prend un nouveau visage. Il est désormais dirigé contre les squatters de logements.
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Les Préfa Vert et Jaune sont principalement occupés par des personnes non autorisées. |
Excédés par la présence d’individus étrangers à l’Université, plus précisément dans les dortoirs réservés aux étudiants, les membres de plusieurs associations estudiantines ont décidé de prendre les choses en main.
Dans le cadre de cette opération, ils ont mené un contrôle systématique dans les dortoirs occupés, distribuant des avis d’expulsion préventifs aux occupants irréguliers pour qu’ils quittent volontairement les lieux. Ils préviennent qu’à l’expiration de cet ultimatum, des actions de grande envergure seront engagées pour faire respecter leur décision. Cette initiative fait suite à des constats répétés de squats abusifs dans les chambres destinées aux étudiants inscrits, une situation jugée « inacceptable » et « contraire à l’esprit même des infrastructures universitaires ».
Selon les étudiants mobilisés, les bâtiments universitaires, notamment le Préfa Vert et le Préfa Jaune, sont depuis longtemps envahis par des occupants illicites. Ces derniers, parfois installés depuis des années, ne sont pas inscrits à l’université et profitent indûment des installations et des services gratuits, tels que l’électricité et l’eau. C’est pourquoi les étudiants ont haussé le ton afin de rétablir l’ordre et la transparence dans la gestion des logements publics.
Nettoyage symbolique
Ils expliquent que la situation était devenue intenable. Plusieurs profils d’occupants illégaux ont été recensés sur place : des familles, des civils sans lien avec l’université, mais aussi des enseignants, vacataires ou titulaires, qui occupent les chambres sans droit ni titre. « Beaucoup d’entre nous dorment dehors ou s’entassent dans une même chambre, alors que des personnes non inscrites occupent les dortoirs depuis des mois, parfois même des années », déplore Xenia, l’une desleaders du mouvement. Elle ajoute qu’il faut assainir la situation, car ceux qui ne sont pas inscrits à l’université ne devraient pas avoir le droit d’occuper ces logements.
Les étudiants dénoncent également un système d’occupation illégal, souvent alimenté par des pratiques de favoritisme ou des arrangements douteux avec certains agents de l’administration. Ils ont martelé qu’il s’agit d’une « injustice flagrante », estimant qu’il est temps de rétablir la transparence dans la gestion des logements universitaires.
Ils lancent donc un ultimatum de deux semaines aux occupants illégaux des cités universitaires afin de restituer les dortoirs à leurs véritables bénéficiaires.
Cette initiative, qualifiée de « nettoyage symbolique », vise à attirer l’attention de l’administration sur la crise aigüe du logement étudiant. Les étudiants demandent une meilleure gestion des dortoirs, plus de transparence dans l’attribution des chambres, ainsi qu’une réhabilitation des infrastructures devenues insuffisantes.
Il est important de noter que le Centre universitaire régional d’Antsiranana actuellement connu sous le nom d’UNA, a été conçu en 1978 pour accueillir mille deux cents étudiants. Pourtant, cette année, il a accueilli plus de onze mille nouveaux bacheliers .
Raheriniaina