WASHINGTON - Une délégation en mission pour le maintien de l’Agoa

Les représentants de Madagascar en mission  diplomatique à Washington.

Une délégation composée de représentants des ministères de l’Industrialisation et du Commerce, des Affaires étrangères, de l’Économie et des Finances ainsi que des Mines s’est envolée pour Washington D.C. ce 6 septembre, avec un retour prévu le 13 septembre, afin de défendre le renouvellement de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), programme clé du commerce entre l’Afrique et les États-Unis. Le Conseil des ministres a validé, le 3 septembre, la communication officielle concernant cette mission, visant à prolonger un accord essentiel pour Madagascar, en particulier dans le secteur textile. Ce programme offre un accès préférentiel au marché américain pour plus de six mille cinq cents produits issus de trente-cinq pays africains.

Lors d’un atelier stratégique tenu le 28 août, Lantosoa Rakotomalala, ambassadrice de Madagascar aux États-Unis et co-présidente du sous-comité Agoa, a rappelé l’urgence de la situation : « La fin possible de l’Agoa n’est pas un problème théorique : elle met directement en danger des millions de dollars d’investissements et des centaines de milliers d’emplois en Afrique et aux États-Unis. »

Trop élevé

De son côté, Ernest Zafivanona, directeur général de la Douane, a souligné : « Nous voulons garantir que nos produits continuent d’accéder aux États-Unis à des conditions préférentielles, sans être pénalisés par des droits de douane excessifs. » Même si le taux de 15 % récemment imposé par le gouvernement américain est inférieur aux 47 % évoqués auparavant, il reste trop élevé pour soutenir efficacement les exportations malgaches, a-t-il partagé.

La délégation doit donc poursuivre les discussions sur le renouvellement du programme et mettre en avant les secteurs stratégiques d’investissement, incluant le textile, les ressources minières et la vanille.

Dans un contexte plus large, la fin imminente de l’Agoa souligne la nécessité pour l’Afrique de renforcer son intégration régionale. Le président du Botswana, Duma Boko, a rappelé lors du sommet de la SADC à Madagascar que « le continent demeure sensible aux évolutions des politiques des grandes puissances, lesquelles façonnent le climat des échanges africains. »

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) apparaît ainsi comme une alternative stratégique, regroupant cinquante-quatre pays et visant à accroître le commerce intra-africain.

Irina Tsimijaly

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