Madagascar s’apprête à franchir une nouvelle étape dans son développement énergétique. À Antananarivo, une partie des déchets de la capitale sera bientôt transformée en électricité.
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Le site de décharge à Andralanitra. |
Le gouvernement a validé, lors du conseil des ministres du 17 septembre, le lancement d’un projet présidentiel de valorisation énergétique des ordures ménagères. Un appel d’offres restreint sera organisé pour la mise en place d’un incinérateur capable de traiter 800 tonnes de déchets par jour, avec une capacité de production estimée à 13 mégawatts. Le financement de l’opération est déjà inscrit dans le budget de l’État pour l’exercice 2025.
Le chef de l’État, Andry Rajoelina, avait exprimé son soutien à cette initiative dès octobre 2024, lors d’une rencontre au Palais d’Iavoloha avec une délégation de Cambridge Industries Ltd (CIL), entreprise pionnière en Afrique dans le domaine des solutions énergétiques innovantes. À cette occasion, il avait souligné qu’environ 70 % de la population malgache n’a toujours pas accès à l’électricité et que les coûts élevés de l’énergie constituent un lourd fardeau pour les ménages comme pour les industriels.
Ce type de projet n’est pas inédit sur le continent. L’Éthiopie, le Ghana ou encore la République démocratique du Congo exploitent déjà ce procédé, qui permet non seulement de produire de l’électricité mais aussi de réduire l’impact environnemental lié à l’accumulation des déchets.
Situation critique
À Antananarivo, cette nouvelle source de production viendrait s’ajouter aux projets solaires en cours, destinés à atténuer les délestages récurrents qui affectent la capitale. Plusieurs parcs photovoltaïques doivent être raccordés prochainement au réseau de la Jirama : l’un à Ambatomirahavavy, l’autre à Ampangabe, tandis que d’autres sont en construction à Ivato, Moramanga, Imerintsiatosika et Ilafy.
La situation reste toutefois critique. Selon la compagnie nationale, un déficit de 30 mégawatts a été enregistré le 7 septembre, accentuant la multiplication des coupures d’électricité dans la capitale. Les centrales hydroélectriques et thermiques, principales sources actuelles d’approvisionnement, peinent à suivre la demande. À cela s’ajoute la mauvaise qualité du fioul utilisé, qui affecte encore davantage la production des centrales thermiques.
La Jirama reconnaît que l’année en cours sera particulièrement difficile, notamment durant la saison sèche, mais affiche un certain optimisme. « La situation devrait commencer à s’améliorer dès l’an prochain, surtout vers la fin de l’année 2025, avec l’entrée en service des nouvelles infrastructures énergétiques », assure la compagnie.
Pour rappel, d’autres projets de valorisation de déchets d’Antananarivo ont déjà été annoncé tel que la transformation des déchets organiques en biogaz.
Miangaly Ralitera