COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE - Énergies renouvelables et climat en toile de fond

Alors que les ressources s’amenuisent et que la transition énergétique devient incontournable, Paris et Antananarivo cherchent à renforcer leur collaboration. Les deux capitales misent sur la coopération décentralisée pour affronter les défis climatiques et énergétiques.

Les troisièmes assises de la coopération décentralisée se tiennent depuis hier à Antananarivo.

Antananarivo accueille depuis hier la 3e assise de la coopération décentralisée, qui réunit collectivités malgaches et françaises autour de la lutte contre le changement climatique et du financement de la transition énergétique. En ouverture, le président de la République, Andry Rajoelina, a dressé un état des lieux de cette collaboration. Il a surtout insisté sur l’urgence de réduire la dépendance de Madagascar aux énergies fossiles. « Le coût de la production d’énergie est trop élevé. Chaque année, l’État doit subventionner la Jirama à hauteur de près de 150 millions d’euros pour acheter du fuel », a-t-il rappelé. 

Le chef de l’État a annoncé le lancement, « dans les prochains mois », de 100 MW de parcs solaires destinés à atténuer, voire à effacer, les délestages récurrents. « Nous allons accélérer tous les projets de transition énergétique dans les provinces, avec l’éolien, l’hydroélectricité et le solaire », a-t-il ajouté.

En France comme à Madagascar, les collectivités locales se retrouvent confrontées aux mêmes défis : financer la transition énergétique et renforcer la résilience face aux chocs climatiques. Dans l’Hexagone, régions et départements doivent accélérer leurs investissements dans les infrastructures vertes, la rénovation énergétique et l’accompagnement des acteurs locaux. Mais la mobilisation des fonds reste difficile, tout comme la répartition des efforts entre acteurs publics et privés.

Un chantier commun

À Madagascar, l’État compte sur les partenariats public-privé. Parmi les chantiers prioritaires figure le projet hydroélectrique de Volobe, où EDF détient désormais 37,5 % du pacte d’actionnariat. Le barrage d’Antetezambato (120 MW) illustre également la volonté d’accélérer la mise en place d’un mix énergétique dominé par les renouvelables. L’objectif affiché est d’atteindre plus de 80 % d’énergies vertes dans la production nationale d’ici à la fin de la décennie.

Mais au-delà de l’énergie, c’est bien la question climatique qui s’impose. « Madagascar, comme d’autres pays de la région, subit avec intensité les effets du changement climatique », a rappelé Andry Rajoelina, évoquant cyclones, sécheresses et autres catastrophes naturelles dont la fréquence s’accroît. Dans ce contexte, les collectivités territoriales sont en première ligne. C’est ce rôle qu’entend valoriser le thème de l’assise : « La gouvernance locale, vecteur de résilience au changement climatique ».

La coopération décentralisée constitue une dimension ancienne et structurante du partenariat franco-malgache. Le premier accord a été signé en 1961 entre les communes de Manakara et de Parthenay. Aujourd’hui, 19 communes et 15 régions malgaches collaborent avec 14 communes, 13 groupements, 4 départements et 5 régions en France. La capitale malgache elle-même a noué des liens étroits avec la région Île-de-France pour améliorer ses infrastructures et son urbanisme. Autant de partenariats qui, dans le contexte actuel, acquièrent une importance accrue.

Itamara Otton

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