Le Fonds Monétaire International (FMI) constate que Madagascar peine à aligner ses recettes fiscales sur ses dépenses publiques.
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Les missionnaires du FMI, en réunion avec les autorités malgaches à Antaninarenina. |
La mission, dirigée par Constant Lonkeng, a séjourné à Antananarivo du 4 au 10 septembre. Selon le communiqué du FMI, « les engagements de dépenses ont dépassé la collecte fiscale au premier semestre de l’année ; les autorités activent des plans de contingence pour rester en ligne avec le budget dans les mois à venir. »
L’inflation reste élevée. En juillet, elle s’est établie à 7,9 % en glissement annuel. La ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, avait évoqué lors de la réunion Afritac Sud et de l’Africa Training Institute avec le FMI que la hausse du prix du riz sur le marché local avait contribué à alimenter cette inflation.
La préparation du budget 2026 est déjà lancée. Le FMI rappelle que la mobilisation des recettes intérieures est l’axe central de la stratégie fiscale, compte tenu des besoins importants de développement.
Madagascar avance aussi sur la gouvernance. Les autorités ont publié un décret pour la mise en œuvre du plan national anti-corruption 2025–2030. Elles examinent les recommandations issues du diagnostic de gouvernance du FMI.
Échanges
La mission a rencontré le président Andry Rajoelina, le Premier ministre Christian Ntsay, ainsi que la ministre Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, le gouverneur de la Banque centrale et d’autres responsables. Des échanges ont également eu lieu avec le secteur privé, notamment le textile et les banques, ainsi qu’avec les partenaires au développement.
Pour rappel, cette visite prépare la troisième revue du programme FEC-FRD, prévue plus tard cette année. Le FMI souligne que cette revue déterminera le rythme des prochains décaissements financiers et l’avenir du soutien technique.
Jusqu’ici, le ministère de l’Économie et des Finances n’a pas publié de réaction officielle sur la manière dont il compte gérer le déficit entre recettes et dépenses ou l’impact de l’inflation. La situation reste donc à suivre.
La mission du FMI se concentre sur la consolidation budgétaire, la mobilisation des recettes fiscales et le renforcement de la transparence et de la gouvernance. Le FMI indique que les autorités ont mis en place des plans pour respecter le budget, travaillent sur le budget 2026 en se concentrant sur les recettes fiscales et ont publié un décret pour le plan anti-corruption. Si l’on se réfère à la situation actuelle, le communiqué signale aussi que le mécanisme automatique de tarification des carburants est appliqué et que la stratégie nationale de financement climatique est en cours de finalisation.
Face à des besoins de développement importants et à des chocs climatiques récurrents, Madagascar doit trouver l’équilibre entre recettes et dépenses pour assurer la stabilité et préparer une croissance durable.
Irina Tsimijaly