PÉRIODE D’ÉTIAGE - L’usage de l’eau soumis à des restrictions

La saison sèche approche. Le ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène appelle la population à adopter des gestes responsables pour préserver l’eau.

Longues files devant une borne fontaine dans le quartier de Tsarahonenana.

«À l’approche de la saison sèche, les ressources en eau diminuent, nous sommes déjà en pleine phase de redressement », a rappelé le ministère, la semaine dernière, dans un message de sensibilisation. L’appel vise à inciter chacun à limiter le gaspillage : fermer les robinets après chaque usage, réparer rapidement les fuites, éviter les consommations inutiles. Le département encourage également à utiliser l’eau potable avec discernement — pour la boisson, la préparation des repas ou l’hygiène — et recommande de constituer des réserves propres et sécurisées pour anticiper d’éventuelles coupures.

Des coupures massives

Les restrictions se font déjà sentir. Dans plusieurs quartiers de la capitale, l’approvisionnement en eau est intermittent. « Nous sommes contraints d’économiser l’eau au maximum. Nous ne faisons la lessive que deux fois par semaine, alors que nous avons des enfants à la maison. Chez nous, l’eau est coupée deux jours, puis fonctionne deux jours, avant qu’une nouvelle coupure ne survienne », témoigne Nathalie, habitante de Mahazo.

À Mahatony Soavimasoandro, la situation est tout aussi critique : un bidon de 20 litres d’eau se vend 1 200 ariary. « L’eau du robinet ne coule que tous les vingt-cinq jours dans ce quartier. Cela dure depuis le mois de mars », rapporte Ravaka.

Dans le quartier de Faravohitra, situé en hauteur, l’approvisionnement n’est assuré que la nuit. « Parfois, seules quelques gouttes sortent du robinet. Nous avons déjà signalé cette situation aux autorités, mais peu de choses ont changé », explique un responsable du fokontany.

Selon Météo Madagascar, la quantité d’eau tombée sur le pays lors de la dernière saison des pluies est restée dans la moyenne. Mais aucune certitude ne permet d’affirmer que les réserves suffiront pour traverser l’étiage.

À Antananarivo, la production atteint actuellement environ 200 000 m³ par jour, pour un déficit estimé à 100 000 m³. « C’est au cœur de la période d’étiage que la production de certaines stations, comme celles d’Ankadivoribe, de Faralaza, d’Ambohipanja ou de Bemasoandro, peut chuter. De plus, ce déficit tend à augmenter car les autres sources, comme les puits non rattachés à la Jirama, s’épuisent. Par conséquent, le nombre d’usagers dépendant des eaux produites par la Jirama croît », souligne une source technique.

La population de la capitale avait déjà été sensibilisée l’an dernier, lors d’une grave pénurie. Cette année encore, la période d’étiage s’annonce difficile : elle ne fait que commencer et pourrait s’étendre jusqu’en décembre, en cas de retard des pluies.

Miangaly Ralitera

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