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Descente à la centrale hydroélectrique Aksaf Power Ambohimanambola ce samedi. |
La centrale Aksaf Power, l’une des principales unités de production d’électricité de la capitale, tourne en dessous de sa capacité nominale. Selon le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures, l’utilisation d’un fioul lourd de qualité insuffisante a contribué à la panne de plusieurs groupes, aggravant les délestages à Antananarivo.
Samedi, lors d’une visite de la centrale d’Ambohimanambola, le ministre Olivier Jean Baptiste a constaté une baisse sensible de la production. « Normalement, cette centrale devrait fournir entre 55 et 60 MW. Elle n’en produisait plus que 30 MW. Aujourd’hui, elle est remontée à environ 40 MW », a-t-il déclaré. Des niveaux qui restent insuffisants face à une demande estimée entre 200 et 250 MW pour la capitale.
Selon les explications fournies, certains moteurs ont été endommagés par l’ancien fioul utilisé sur le site. Un nouvel approvisionnement, jugé conforme, est désormais en service. Mais les coupures peuvent encore atteindre plusieurs heures, parfois jusqu’à cinq, le temps que la production se stabilise.
Anomalies
Outre la qualité du carburant, d’autres éléments ont fragilisé les installations : l’alternance de températures et l’accumulation de résidus dans les groupes électrogènes. Les premières analyses menées localement avaient déjà mis en évidence des écarts par rapport aux normes. Un échantillon envoyé à Maurice a confirmé des anomalies dans la composition du lot incriminé.
Le fioul est fourni à la Jirama par Jovena dans le cadre d’un protocole d’accord. Si le précédent lot présentait des défauts, les livraisons actuelles seraient conformes, assure un responsable. Le GRT (Gestion des réservoirs de Toamasina) et l’Office malgache des hydrocarbures ont, de leur côté, renforcé les contrôles.
La question de l’approvisionnement en combustible reste sensible. Les contrats envisagés avec Madagascar Oil, autre fournisseur potentiel, soulèvent des incertitudes sur la régularité et les volumes disponibles. Pour limiter les risques de nouvelles pannes, la Jirama multiplie les appels d’offres et les vérifications.
Irina Tsimijaly