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Les vendeurs autour d’Analakely et d’Ambohijatovo prévoient de poursuivre leurs activités commerciales demain. |
À la veille du rassemblement annoncé à Ambohijatovo, les avis divergent mais une crainte commune ressort : l’impact que pourraient avoir les troubles sur la vie quotidienne des petits commerçants et travailleurs du centre-ville. À Analakely, dans le pavillon où s’activent de nombreux vendeurs, la résilience est de mise. « Nous continuerons à travailler, car c’est notre seule source de revenus. Mais si la situation dégénère demain, nous n’aurons d’autre choix que de ranger nos marchandises », expliquent certains d’entre eux.
Pour eux, chaque journée de vente compte, car l’arrêt brutal de leurs activités signifierait une perte immédiate de revenus indispensables à la survie de leur famille. « Les revendications devraient se limiter aux problèmes d’électricité et d’eau », estime une représentante des commerçants d’Analakely.
Même son de cloche du côté des vendeurs de livres installés à proximité d’Ambohijatovo. Pour eux, chaque journée est une bataille pour la subsistance. « Nous devons chaque jour chercher de quoi manger. Nous continuerons donc à vendre tant que cela est possible. Mais si des débordements éclatent, nous fermerons immédiatement et rentrerons chez nous », confie un vendeur, préférant garder l’anonymat.
Pris en étau
Les transporteurs, eux aussi, se sentent pris en étau entre la nécessité de travailler et la crainte des troubles. « Pour nous, il est impensable d’arrêter. Nous devons continuer à rouler, car l’argent est indispensable pour survivre dans la conjoncture actuelle », témoigne Rasolo, chauffeur de taxi à Analakely. Comme beaucoup d’autres, il redoute les blocages ou les affrontements qui pourraient paralyser la circulation et limiter son activité.
Si certains commerçants affirment qu’ils poursuivront leurs activités coûte que coûte, d’autres préfèrent suspendre leurs ventes demain, par crainte d’éventuels troubles.
La même préoccupation unit commerçants, vendeurs ambulants et transporteurs ainsi que les riverains, qui est de préserver leur gagne-pain. « Dans une conjoncture marquée par la cherté de la vie et la baisse du pouvoir d’achat, chaque heure de travail devient précieuse », conclut Rasolo, un chauffeur de taxi.
Mialisoa Ida