Deux ans après sa dernière participation, le président Rajoelina prendra à nouveau part à la réunion annuelle au siège des Nations Unies, à New York. Le point d’orgue de ce déplacement présidentiel sera son discours devant l’Assemblée générale, prévu mercredi.
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Le président Andry Rajoelina lors de son discours à la 77e Assemblée générale des Nations unies, à New York, en septembre 2022. |
Un comeback. Andry Rajoelina, président de la République, conduira la délégation malgache qui participera à l’Assemblée générale des Nations Unies et à ses «side events», cette année. Une présence notable, car cela fait deux ans que le locataire d’Iavoloha n’a pas pris part à ce rendez-vous annuel de l’organisation mondiale. Il y sera également en tant que président en exercice de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Cette année marque le 80e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Pour célébrer ses huit décennies d’existence, l’organisation veut rappeler les valeurs qui ont présidé à sa création au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : la paix, le multilatéralisme, la coopération entre les États et le respect des droits humains. Ces principes guideront les débats de cette 80e Assemblée générale, placée sous le thème : «Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains».
Dans un contexte international tendu, marqué par des guerres persistantes, des fractures géopolitiques croissantes, des crispations commerciales et la menace globale du changement climatique, le choix de ce thème prend tout son sens. Cette édition se veut déterminante et ambitionne d’inverser la tendance. Ainsi, la quasi-totalité des chefs d’État et de gouvernement des cent quatre-vingt-treize pays membres, dont Madagascar, ont confirmé leur présence.
Andry Rajoelina portera la voix de la Grande Île sur ces enjeux mondiaux lors de son allocution de mercredi. En tant que président de la SADC, il interviendra également au nom de l’Afrique australe. La guerre à Gaza comptera parmi les sujets majeurs à l’ordre du jour. Dans ses précédentes interventions internationales, le président malgache a toujours plaidé pour la paix et appelé au dialogue comme voie de règlement des conflits.
«Le dialogue est la seule voie pour instaurer la paix. C’est ainsi que Madagascar réitère son appel au dialogue pour résoudre le conflit (…)», avait-il déclaré en 2022, lors de la 77e Assemblée générale de l’ONU, à propos de la guerre en Ukraine. Il est probable qu’il renouvelle ce message mercredi, au sujet de Gaza.
Engagements
À l’issue du Sommet de la SADC, tenu à Antananarivo en août dernier, l’organisation a justement «encouragé les parties concernées à s’engager sans délai dans un processus de paix et de réconciliation, à mettre fin immédiatement aux violences et aux hostilités, à libérer tous les otages et à démarrer des pourparlers en vue de trouver une solution durable au conflit». En 2022 déjà, le Chef de l’État avait demandé à l’ONU de jouer pleinement son rôle de promoteur du multilatéralisme afin de «trouver des solutions équitables» et d’atténuer les conséquences des crises mondiales sur les pays vulnérables.
À en juger par ses derniers discours sur la scène internationale, il est probable que le président malgache insiste de nouveau sur la responsabilité de l’ONU face aux effets inflationnistes des guerres sur les pays fragiles. À ces difficultés s’ajoutent les tensions commerciales et les conséquences dévastatrices du changement climatique. Il devrait, notamment, plaider pour une mise en œuvre concrète des engagements pris, à l’exemple du Fonds vert pour le climat.
Sauf changement, Andry Rajoelina aura aussi l’occasion d’échanger directement avec António Guterres, secrétaire général de l’ONU, lors d’une rencontre bilatérale prévue jeudi. Outre une poignée de ministres, des parlementaires, des membres de la société civile et de jeunes activistes invités pour l’occasion porteront également la voix de Madagascar durant les «side events» de cette 80e Assemblée générale.
Ces événements parallèles permettront au pays de réaffirmer ses engagements internationaux, notamment en matière de droits des femmes, d’autonomisation et de promotion de la jeunesse. Le président figure d’ailleurs parmi les invités spéciaux du 30eanniversaire du Programme d’action mondial pour la jeunesse (PAMJ).
Selon les organisateurs, cette invitation «est une marque de reconnaissance» des actions du Chef de l’État en faveur de la jeunesse, à l’image du programme Fihariana. Par ailleurs, Madagascar mettra aussi en avant son engagement écologique lors de ce rendez-vous annuel des Nations Unies. À New York, le pays ratifiera le traité BBNJ — l’Accord des Nations Unies sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones situées au-delà des juridictions nationales, c’est-à-dire en haute mer.
Le président Rajoelina profitera enfin de sa présence aux États-Unis pour renforcer les négociations menées par Madagascar et d’autres pays en vue du renouvellement de l’«African Growth and Opportunity Ac»” (AGOA).
Garry Fabrice Ranaivoson