Une jeune Malgache aurait été violée à Mayotte. Deux policiers sont soupçonnés et placés en détention provisoire.
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Le centre pénitentiaire de Majicavo, où les deux policiers sont détenus provisoirement. |
Une plainte pour viol a été déposée par une jeune femme malgache contre deux membres de la Police aux frontières (PAF) à Mayotte. Les faits se seraient déroulés dans la nuit du 5 au 6 septembre, à Mamoudzou, dans un cadre privé.
Selon les informations relayées par « Mayotte la 1ère» et « Kwezi FM », les deux membres du Groupe d’appui opérationnel de la PAF auraient rencontré la jeune femme à la sortie d’un établissement nocturne.
« De l’alcool aurait été consommé au cours de la soirée. La jeune femme aurait ensuite accompagné les deux hommes, avec lesquels elle aurait eu des rapports sexuels. Le lendemain, elle a déposé plainte, estimant avoir été abusée alors qu’elle n’était plus en pleine possession de ses moyens. Elle a affirmé qu’elle n’avait pas consenti à ces actes sexuels. »
Le parquet de Mayotte a ouvert une information judiciaire pour « viol en réunion». Les deux policiers ont été placés en garde à vue pendant quarante-huit heures, puis présentés au juge lundi. Ce dernier a ordonné leur incarcération.
Aucun passe-droit
Selon le procureur de la République, Guillaume Dupont, cité par « Mayotte la 1ère », cette mesure vise à garantir le bon déroulement de l’enquête, sans interférence. Les deux prévenus contestent les faits. Ils demeurent présumés innocents jusqu’à ce que la justice se prononce.
D’après « Kwezi FM », la hiérarchie policière a assuré qu’aucun passe-droit ne serait accordé et que les deux collègues seraient jugés comme tout citoyen.
Une source proche du dossier évoque la possibilité d’un placement sous bracelet électronique, notamment pour éviter qu’ils ne soient exposés à des risques en côtoyant d’anciens interpellés en prison, à Majicavo. Aucune date d’audience n’a été communiquée à ce jour.
Toujours selon la même station, une seconde enquête indépendante serait en cours. Elle porterait sur des soupçons de prostitution organisée et d’hébergement de prostituées par certains policiers. Ces éléments n’ont pas été confirmés officiellement. Les forces de l’ordre à Mayotte sont soumises à une forte pression, prises entre la gestion des migrations, la réponse aux problématiques sociales et le maintien de l’ordre dans un contexte sécuritaire instable.
Gustave Mparany