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Photo prise au marché d’Analakely. |
Dans un communiqué du 4 septembre 2025, l’ambassade de Suisse à Antananarivo a dressé un panorama de l’économie et des secteurs stratégiques de Madagascar, mettant en lumière ses richesses et les défis qui freinent son développement. La Grande Île dispose de ressources naturelles abondantes, d’un secteur agricole et minier diversifié et d’une position stratégique dans l’océan Indien, mais ces atouts restent largement sous-exploités. Avec un PIB par habitant de seulement 456 dollars et près de 70 % de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, Madagascar peine à transformer son potentiel en croissance durable et en amélioration des conditions de vie.
La filière vanille illustre ce paradoxe : le pays produit environ 80 % de la vanille bourbon mondiale, mais la chute des prix, la pression des droits de douane américains et le changement climatique fragilisent la filière. En revanche, le cacao malgache bénéficie d’une demande internationale qui croît pour des produits éthiques et tracés, ce qui attire l’intérêt de la Suisse, qui a importé plus de 3 000 tonnes de fèves en 2024.
Le secteur minier, riche en nickel, cobalt, graphite et or, reste sous-exploité en raison de l’exploitation artisanale, du manque d’infrastructures et de la gouvernance. Le gouvernement a engagé des réformes législatives et a rejoint le Minerals Security Partnership Forum afin de sécuriser les investissements et de développer des chaînes d’approvisionnement responsables.
Frein majeur
Le textile, qui représente près de 20 % du PIB et emploie deux cent mille personnes, dépend largement des accords commerciaux internationaux comme l’Agoa. Un meilleur accès aux marchés suisses et européens pourrait consolider ce secteur, à condition d’améliorer les infrastructures et la sécurité juridique.
Les infrastructures nationales constituent un frein majeur au développement. Le port de Toamasina est en modernisation, mais le réseau routier et ferroviaire reste vétuste et seulement 36 % de la population a accès à l’électricité. Le tourisme, qui a contribué à environ 1 point de croissance en 2024, souffre lui aussi d’infrastructures et de services de transport insuffisants. La réhabilitation de l’axe routier de Nosy Be et l’arrivée de nouvelles compagnies aériennes pourraient renforcer le secteur, mais le coût et la fiabilité des vols intérieurs restent des facteurs qui limitent son développement.
Aujourd’hui, la coopération suisse à Madagascar se concentre surtout sur les ONG et les organisations internationales.
Irina Tsimijaly