Bateau

Dans le jargon journalistique, un titre bateau exprime une vérité de La Palisse, un titre passe-partout, un titre sans la moindre info. La Jirama et le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures multiplient les conférences de presse et les effets d’annonce sans rien changer. Les difficultés de la population restent entières et se compliquent davantage tous les jours. On promet des solutions depuis plusieurs années mais les désillusions l’emportent à tous les coups. Les fausses promesses le disputent aux prétextes folkloriques qui expliquent les coupures et les délestages ainsi que les problèmes d’approvisionnement en eau. Deux éléments fondamentaux dans l’existence font défaut actuellement, en l’occurrence l’électricité et l’eau. Il reste heureusement l’air dont la gestion reste à la nature mais que l’homme est en train de polluer sérieusement.

On en a vu des vertes et des pas mûres depuis six ans au sujet de ces deux soucis cruciaux. Plus on annonce que le bout du tunnel est proche pour la Jirama, plus le jour s’assombrit pour les abonnés.

On se nourrissait beaucoup d’espoir avec le changement de statut juridique de la Jirama et l’ouverture à des actionnaires privés. Une mesure contestée par le syndicat des employés mais que le Conseil d’État a confirmée. Où en est-on en ce moment ?

Hier, dimanche, la Jirama évoquait la mauvaise qualité du fuel utilisé par un fournisseur de la Jirama qui cause une nette baisse des puissances fournies. Et les autres fournisseurs ? Est-ce qu’ils sont encore là ou ils ont abandonné le bateau avant qu’il ne coule ?

Comme solutions, le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures a annoncé l’accélération de l’acheminement des groupes vers la capitale depuis Toamasina ainsi que la provocation d’une pluie artificielle. Du déjà entendu à maintes et maintes reprises.

Il faut faire travailler les méninges. Si la privatisation déguisée a du mal à passer, on peut libéraliser le secteur énergie comme on l’a fait pour le carburant, les communications, la vanille, les banques, le transport aérien, le secteur extractif… Il faut en finir avec les tortures d’une situation de monopole d’une société incapable de fournir un service minimum. Pourquoi s’accrocher à une entreprise dont le passif ne pourra pas être apuré avant l’an 3000 ?

Ailleurs, les clients sont vraiment rois et totalement libres de leur choix. C’est cela la souveraineté des consommateurs.

Sylvain Ranjalahy

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne