Honorer le passé, bâtir l’avenir

 


—— En mémoire du 80ème anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance contre l’agression japonaise et de la Guerre mondiale anti-fasciste

Le 2 septembre 1945, les représentants du Japon signèrent l’acte de capitulation inconditionnelle à bord du vaisseau de guerre américain USS Missouri, marquant la fin de la Guerre mondiale anti-fasciste. Dans cette Guerre où plus de 80 pays et régions répartis sur quatre continents — soit environ 2 milliards d’habitants, ont été plongés, l’alliance antifasciste, dont la Chine et Madagascar ont fait partie, a finalement remporté la grande victoire sur les forces fascistes au prix de sacrifices lourds.

En ce jour commémorant le 80ème anniversaire de la grande Victoire, je tiens à revenir avec vous sur le passé et partager l’histoire du théâtre principal oriental de la Guerre mondiale anti-fasciste, peu connue du grand public à Madagascar.

La résistance chinoise occupe une place unique, par sa durée exceptionnelle. Dès l’Incident du 18 septembre provoqué en 1931 par l’armée japonaise, les Chinois ont tiré le premier coup de feu contre le fascisme, bien avant l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie en 1939. Durant la décennie précédent la guerre du Pacifique, la Chine combattait pratiquement seule face au fascisme japonais.

Dans les flammes de la guerre, la terre chinoise a été ravagée. Les forces japonaises d'invasion n'ont cessé d'élargir leur guerre contre la Chine : la majeure partie du pays a été écrasée sous leurs bottes de fer, plus de 35 millions de civils et de militaires ont perdu la vie. Elles se sont livrées à des actes de brûlage, de meurtre et de pillage, perpétré le massacre de Nankin horrible, pillé massivement les ressources de Chine, enlevé de force des dizaines de milliers de travailleurs chinois pour alimenter leur machine de guerre, et même recouru abusivement à des armes chimiques.

Dans les flammes de la guerre, les fils et les filles de la Chine, se layaient sans relâche. Sous la bannière du Front uni national anti-japonais, l’armée chinoise a opposé une résistance farouche à l’envahisseur, menant 22 grandes batailles, plus de 200 campagnes majeures et près de 200 000 combats de toutes tailles, qui ont coincé

70% à 90% des troupes terrestres japonaises sur le sol chinois et anéantis au prix du sang 1.5 millions de soldats japonais au prix du sang, menant à l’épuisement quasi

total des forces nationales du Japon. Ces combats dans un bain de sang ont joué un rôle décisif dans la défaite du fascisme japonais et apporté une contribution majeure à la victoire de la guerre mondiale anti-fasciste.

Dans les flammes de la guerre, les forces anti-fascistes mondiales se sont soutenues mutuellement. Les ressources telles que l’huile de tung et le minerai de tungstène ont été transportées vers les usines d’armement alliées; l’Union soviétique a fourni un soutien matériel crucial à la résistance chinoise contre le Japon. Quant aux États-Unis, les Volontaires américains (Flying Tigers) ont risqué leur vie pour ouvrir la route de l’Hump. A travers le monde entier, y compris à Tamatave, les Chinois patriotes ont également lancé des collectes de fonds pour soutenir le pays natal. Tous ces récits émouvants restent gravés au plus profond de la mémoire du peuple chinois.

Finalement, au prix de sacrifices énormes, le peuple chinois a obtenu l’aube de la victoire, gagné le respect des peuple épris de paix, effaçant la honte nationale accumulée depuis l’époque moderne, née des défaites répétées dans sa résistance aux agressions étrangères.

Ce combat glorieux a vu la justice triompher du mal et la lumière vaincre l’obscurité. En tirant les leçons de l’histoire et en regardant vers l’avenir, la communauté internationale a fondé l’Organisation des Nations Unies ( ONU ). Cet ordre international, doté d’une base juridique solide, a établi les normes fondamentales régissant les relations internationales. Il s’agit d’une grande tentative de l’humanité pour échapper à la loi de la jungleet à l’ordre hiérarchique axé sur l’Occident, ouvrant ainsi une nouvelle ère de solidarité et de progrès vers une paix durable. Sous l’inspiration de l’esprit de la Charte des Nations Unies, les mouvements de libération nationale éveillés en Asie, Afrique et Amérique latine ont gagné en force, amorçant une exploration de la voie de l’indépendance nationale et de la souveraineté étatique. Membre fondateur de l’ONU et membre permanent du Conseil de Sécurité, la Chine a plaidé pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour l’esprit anti-colonial, contribuant ainsi à inscrire « l’égalité de droits des nations grandes et petites » dans la Charte des Nations Unies, La Chine, pleinement consciente du prix de la paix, n’a cessé d’œuvrer pour l’équité, la justice et la cessation des hostilités.

Il convient de souligner que la Déclaration du Caire (1942) et la Proclamation de Potsdam(1945) stipulent explicitement que Taïwan, s’emparée illégalement par le Japon, doit être restituée à la Chine. Ceci constitue un résultat majeur de la victoire de la Guerre mondiale anti-fasciste et une composante essentielle de l’ordre international d’après-guerre. En 1971, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 2758, réaffirmant sans équivoque la souveraineté de la République populaire de Chine sur Taïwan. Défier le principe d’une seule Chine, c’est défier l’autorité de l’ONU et l’ordre international d’après-guerre.

80 ans plus tard, le monde traverse une vague de changements inédits depuis un siècle et l’évolution de l’échiquier international s’accélère. L’histoire se trouve à nouveau à un carrefour : unité ou division, dialogue ou confrontation, gain mutuel ou jeu à somme nulle. C’est pourquoi, en commémorant cette grande victoire aujourd’hui, nous voulons prendre l’histoire comme miroir, sauvegarder la paix et défendre l’équité et la justice internationales.

En tirant les leçons du passé, il faut promouvoir une vision correcte de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, de s’opposer à toute forme de discours incendiaires du néo-nazisme et de résurgence du militarisme, et de rejeter toute tentative d’atténuer ou d’embellir les crimes du fascisme, de brouiller les responsabilités de la guerre, de réhabiliter les actes d’agression ou de justifier les agresseurs. Nous devons veiller à ce que la vérité historique ne soit ni cachée ni oubliée, et faire de l’idée de « s’opposer à l’agression et défendre la paix » un consensus humain transcendant le temps et l’espace.

En tirant les leçons du passé, nous devons défendre fermement le système international centré sur l’ONU et l’ordre international basé sur le droit international, enpromouvant le véritable multilatéralisme pour œuvrer à un monde multipolaire équitable et ordonné, une mondialisation économique inclusive et bénéfique pour tous, et accélérer la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité. Le monde a besoin de justice, pas de domination. On ne peut pas permettre que certains pays doivent être à la table tandis que d’autres ne peuvent qu’être sur la carte.

La Chine, fermement et inébranlablement engagée dans la voie du développement pacifique, a avancé l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale, offrant sans relâche, par des actes concrets, des orientations pour une gouvernance mondiale plus équitable et rationnelle. L’année dernière, lors de sa rencontre avec le Président Andry RAJOELINA, le Président chinois XI Jinping a exprimé son soutien à Madagascar dans sa recherche, en toute indépendance, d’une voie de développement adaptée à ses réalités nationales. Sur la voie de la quête d’indépendance et de développement, la Chine et Madagascar sont des compagnons de route et des amis sincères. La Chine est disposée à travailler avec Madagascar et d’autres pays pour conduire activement, animé par l’idée d’équité et de justice, la réforme du système de la gouvernance mondiale, et promouvoir la construction d’un monde marqué par une paix durable, une sécurité universelle, une prospérité commune, une ouverture et une inclusion, ainsi qu’une propreté et une beauté environnementale.

Il y a 80 ans, le monde fut ravagé par une guerre cruelle, mais il fut aussi témoin d’un chapitre glorieux écrit par des nations éprises de paix et de justice. 80 ans plus tard, à une nouvelle croisée des chemins, ce dont l’humanité a besoin, ce n’est pas de renverser l’ordre international d’après-guerre, mais de défendre les acquis de la victoire de la Guerre mondiale anti-fasciste ; ce n’est pas la loi de la jungle, mais un avenir partagé ; ce n’est pas l’hégémonie ou l’intimidation, mais la coopération gagnant-gagnant. Ce n’est qu’ainsi que de telles tragédies ne se reproduisent plus, que la paix et le développement se consolident et que la vision d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité devienne réalité.

JI Ping, Ambassadeur de la République populaire de Chine en République de Madagascar.

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