GESTION DE LA PRODUCTION - Une cartographie pour fluidifier la distribution de riz

Pour mieux gérer la production et la distribution du riz, Madagascar mise sur la cartographie agricole. Cette démarche permet d’optimiser les zones de culture et les ressources disponibles.

Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Hajarison François Sergio, lors de sa campagne de formation dans la région Vakinankaratra.

La Grande île met en place la cartographie agricole pour mieux organiser la distribution du riz et des autres produits. Chaque année, le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage suit de près la production. Pour le riz, des enquêtes de rendement sont menées dans les différentes régions. Ces chiffres suivent le parcours du produit, depuis les producteurs jusqu’aux épiceries.

Selon Lovaniaina Rakotondraivo, de la Direction d’Appui à la Production Végétale : « La surproduction dans certaines zones vient surtout de l’isolement. Il n’y a pas de routes pour écouler les produits. »

Pour mieux planifier, on commence par estimer la surface cultivée. Des prélèvements et des règles statistiques permettent de préciser les chiffres. Ensuite, un état parcellaire est dressé et sera digitalisé. L’objectif : des données exactes et des interventions du ministère plus efficaces.

« Avant, les intrants n’arrivaient pas toujours aux bénéficiaires, » explique Lovaniaina Rakotondraivo. « Aujourd’hui, avec un système digitalisé, nous pouvons suivre la distribution et éviter le gaspillage. »

Pour 2024, la production de riz a atteint 5 250 000 tonnes, un chiffre encore insuffisant pour couvrir les besoins du pays.

Circulation des produits

La cartographie agricole permet de visualiser où la production est abondante et où elle manque. En marge de sa visite dans la région Vakinankaratra, le ministre Hajarison François Sergio a expliqué : « Il faut savoir où il y a un excédent et où il y a un déficit. Certaines communes produisent beaucoup de pommes de terre mais n’ont pas d’acheteurs. »

À Vakinankaratra, on vend du riz, du maïs, des légumineuses, ainsi que des fruits et légumes. Elle collabore techniquement avec la DRAE. Ses responsables expliquent : « Nous fournissons le riz et les légumineuses. Le riz est envoyé aux districts, puis au PAM, qui le redistribue dans les cantines scolaires. Cette année, nous avons produit environ 200 tonnes. »

Pour Vakinankaratra, 2 300 tonnes de riz ont été livrées par la FKTV, une partie allant dans le Sud, où certaines communes comme Ampanihy ne produisent pas de riz.

Cette cartographie vise à mieux acheminer les produits et à sécuriser l’alimentation. L’objectif est de créer un système durable qui continue à fonctionner même après la fin des projets.

La Direction d’Appui à la Production Végétale rappelle : « Avant, certains produits n’arrivaient jamais aux consommateurs. Aujourd’hui, avec la cartographie et le suivi numérique, nous pouvons fluidifier les circuits et planifier les interventions. »

Les importations de riz augmentent chaque année pour compenser les manques. Selon la Douane, 281 200 tonnes de riz ont été importées au premier trimestre 2025, soit une hausse de 212,9 % par rapport à 2024. Le volume atteint déjà 367 984 tonnes au premier semestre, dépassant largement le total annuel précédent.

Irina Tsimijaly

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