Chaque jour, des milliers de personnes transitent par la gare routière Maki. Cependant, il est constaté que les infrastructures d’hygiène et de salubrité ne répondent plus aux besoins des voyageurs. Les toilettes, en particulier, ne sont plus entretenues. Celles qui restent en service sont déjà délabrées et difficiles à utiliser. Cette carence pose non seulement un problème d’hygiène, mais constitue également un véritable désagrément pour les voyageurs.
Il n’est donc pas étonnant que les lieux soient imprégnés de mauvaises odeurs. La question qui se pose est de savoir à quoi sert l’argent perçu auprès des usagers. L’accès coûte 100 ariary pour uriner et 200 ariary pour déféquer. Avec, par exemple, mille personnes par jour, cela représente un revenu journalier d’au moins 200 000 ariary, soit six millions d’ariary par mois. L’absence d’eau courante est devenue un véritable calvaire, surtout pour ceux qui souffrent souvent de maux de ventre après de longues attentes.
Sur le plan de l’organisation, les voyageurs subissent également de nombreuses contraintes. Les guichets et les chauffeurs agissent comme bon leur semble, et les rabatteurs aggravent encore la situation. Lorsqu’un passager reçoit un rendez-vous à 14 heures, le départ n’a lieu qu’à 17 heures, parfois même à 19 ou 20 heures. Les transporteurs trouvent toujours des excuses.
Certains voyageurs réservent pourtant leur place trois ou quatre jours à l’avance auprès d’une coopérative précise. Mais, au moment du départ, ils se retrouvent transférés vers un véhicule d’une autre coopérative. L’explication donnée est que le véhicule initial n’est pas disponible. Et lorsque le passager a choisi son siège et payé un acompte, il est souvent relégué à une place qu’il n’avait pas demandée. Pour couronner le tout, les chauffeurs n’hésitent pas à répondre avec arrogance : « Vous pouvez descendre si vous ne voulez pas voyager ! »
Raheriniaina