Les pétanquistes ont désormais décidé de s’appeler “footbouleurs”. Avec deux titres de champions du monde en triplette et un titre de champion du monde de tir de précision, ils auraient dû être maintenant propriétaires de trois buildings si on se réfère aux villas offertes aux trente joueurs des Barea auréolés du titre de vice-champions du CHAN samedi au Kenya.
On se rappelle qu’en 1999 à La Réunion, Andriantseheno, Kalias Oukabay et Jean Jacky Randrianandrasana avaient ravi le titre mondial au nez et à la barbe des redoutables Français. Puis en 2016 à Tana, Tita Razakarison, Christian Andrianiana, Mamy Razafimahatratra et Lova Rakotondrazafy ont triomphé au Palais des Sports devant les Béninois. Et en novembre 2024, Jean François Rakotondrainibe alias Zigle a remporté sans bavure le titre mondial de tir de précision alors que la triplette malgache échouait d’un cheveu en finale.
Les sportifs ne demandent que la reconnaissance et la récompense de leurs efforts dans les grandes compétitions internationales. Et il faut reconnaître, qu’on le veuille ou non, que depuis au moins six ans, les exploits sportifs, toutes disciplines confondues, ont été salués chaleureusement par les pouvoirs publics, assortis de remises de primes et de distinctions honorifiques. Seulement, certains sportifs voient leurs exploits diversement appréciés et primés.
Certes, aucune discipline ne peut se mettre à la hauteur de la popularité du football et de sa notoriété médiatique. Pour autant, le Mondial de la pétanque avait droit à des échos dans les grands journaux comme L’Équipe, alors que la CHAN n’était diffusée que par Canal+.
Néanmoins, les titres hiérarchisent le niveau des exploits. Entre un titre de champion du monde de pétanque et une médaille d’argent au CHAN, la différence de traitement crée inévitablement une frustration, une altération des repères et un renversement de la pyramide. Pour être concret, le titre mondial en tir de précision et le titre de vice-champion du monde en triplette ont rapporté au total 9 millions à Zigle. En haltérophilie, la vice-championne du monde, championne d’Afrique 2024, Rosina Randafiarison a glané près de 10 millions d’ariary.
Pour éviter ces disparités dans les primes et les reconnaissances, il est mieux d’établir un barème pour les primes selon le niveau de la compétition et selon les médailles. Tout le monde sera logé à la même enseigne et la foule venue acclamer ses héros ne sera pas la seule jauge.
Sylvain Ranjalahy
N'importe quoi, Madagascar ne fait que s'aligner sur les autres nations. De plus la carrière des sports intensifs comme le football est courte la ou les fléchettes et la pétanque s'étalent sur une vie. On ne peut pas mettre sur le même pied des sports extrêmement exigeants avec des activités d'origine récréative et dont les pratiquants sont à l'origine de la surconsommation de pastis dans le sud de la France...
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