Le Salon de l’Agronomie 2025 a ouvert ses portes cette semaine à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) de l’Université d’Antananarivo. Pendant quatre jours, chercheurs, étudiants, entrepreneurs et décideurs se rencontrent pour échanger sur des solutions innovantes, renforcer l’agriculture durable et poser les bases d’un système alimentaire capable de répondre aux besoins actuels et futurs. Le thème choisi, « Développement agricole et systèmes alimentaires durables, au carrefour des défis actuels et futurs », met l’accent sur la lutte contre le changement climatique, la valorisation des produits locaux et l’amélioration de la sécurité alimentaire.
Le salon constitue un véritable carrefour d’échanges et de partage d’expériences pour l’ensemble du pays. Il inclut ateliers pratiques, expositions, démonstrations de nouvelles techniques agricoles et résultats de recherches menées par les jeunes, comme la station agrométéorologique automatisée. Hery Razafimahatratra, directeur de la Faculté d’Agronomie à l’Université d’Antananarivo, insiste : « La promotion de l’agriculture est essentielle pour garantir l’indépendance économique et la souveraineté durable du pays. »
Le programme national Fihariana illustre cette mobilisation concrète. Il consacre 200 millions d’ariary pour soutenir les projets agricoles portés par les étudiants. Mais l’aide ne se limite pas à un financement : formations spécialisées, accompagnement technique et conseils pour la constitution de dossiers de financement complètent le dispositif. Malgré ces efforts, le déficit reste préoccupant : seulement une centaine d’ingénieurs agronomes diplômés sortent chaque année, un chiffre insuffisant pour répondre aux besoins nationaux.
L’ouverture des masters M1 et M2 dans le système LMD contribue progressivement à combler ce manque, mais la route reste longue.
Irina Tsimijaly