Coup de Jarnac

Quel toupet ! Il faut être extrêmement cynique pour oser le faire. Avec les affres du délestage, les coupures d’eau, les pertes financières et économiques, les dégâts causés sur les appareils électroménagers, les marchandises avariées, les maladies causées par la défaillance de la chaîne de froid dans la conservation des aliments, la Jirama a encore l’insolence de menacer ses pauvres « désabonnés ». Depuis quelques mois, dans la facture de la Jirama, on peut lire cet avertissement auquel la plupart des clients n’ont visiblement pas fait attention : « Nous vous informons que les fournitures seront suspendues et les compteurs seront déposés pour tout client n’ayant pas réglé ses factures avant la date mentionnée ». 

Et toc ! Difficile de faire mieux en termes de provocation.

Actuellement, l’approvisionnement en électricité dure au maximum 6 heures par jour. Et pour ce service désastreux, la Jirama annonce encore des coupures et l’enlèvement des compteurs si le délai de paiement n’est pas respecté. Il n’y a rien à couper.

Et l’imbécile d’abonné a-t-il des droits, des recours ? C’est plutôt la Jirama qui doit dédommager ses abonnés pour des années de défaillance et de contrat non respecté. Ailleurs, les plaintes contre la Jirama auraient rempli des containers entiers. Seule consolation : des manifestations de mécontentement dans certains quartiers, dispersées à coups de lacrymogènes ou par des casseurs. Et « on en reste là », selon la formule désormais consacrée.

Et c’est d’autant plus révoltant que les délais imposés tombent à une date où personne n’a perçu son obole : de petits fonctionnaires, de misérables pensionnés, d’ouvriers au revenu aléatoire. Il n’y a aucune cohérence entre les mesures imposées et les réalités nationales, comme cela a été reproché aux bailleurs de fonds. Cela n’est pas seulement un principe entre l’État et les bailleurs de fonds, mais cela vaut également entre la Jirama et ses abonnés.

Evangelista Rabe

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