Contrairement aux craintes exprimées en amont, les étudiants d’Antsiranana ont mené lundi une manifestation pacifique, centrée sur leurs conditions de vie, sans incident majeur.
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Les étudiants antsiranais ont montré qu’ils peuvent se faire entendre sans recourir à la violence. |
Après quatre jours de face-à-face avec les forces de l’ordre, les étudiants de l’Université Nord d’Antsiranana (UNA) ont montré qu’une mobilisation pouvait se dérouler dans le calme et le respect des règles. Le mouvement a débuté sur le campus, avant de se diriger vers la place de l’Indépendance, plus connue sous le nom de place Ritz, où un sit-in a été organisé vers 9 h 30.
Encadrés par les forces de sécurité pour éviter tout débordement, les étudiants ont déployé banderoles et pancartes exprimant leurs préoccupations. Les slogans portaient aussi bien sur l’accès à l’eau et à l’électricité que sur des revendications plus larges liées à la vie universitaire.
Parmi leurs principales demandes figuraient une meilleure prise en charge des difficultés quotidiennes sur le campus, le recrutement de diplômés, notamment dans les filières paramédicales, ainsi qu’un appel à la justice pour leur camarade décédé lors d’une précédente manifestation.
Une ville rapidement apaisée
Le sit-in s’est achevé sans heurts, les étudiants regagnant ensuite leurs résidences et le campus dans le calme, illustrant leur volonté de manifester de manière responsable et pacifique.
Dans l’après-midi, la ville a progressivement retrouvé son rythme. La circulation des transports urbains et nationaux a repris normalement, tandis que plusieurs commerces essentiels – stations-service, pharmacies et boulangeries – ont rouvert leurs portes. Les bureaux administratifs, magasins, boutiques et supermarchés sont en revanche restés fermés.
Cette journée a confirmé la capacité des étudiants antsiranais à faire entendre leur voix tout en préservant la sécurité publique, un signal positif dans un contexte marqué ailleurs par des tensions sociales plus vives.
Raheriniaina