SANTÉ PUBLIQUE - Quinze mille plantes médicinales au service des soins

La Journée africaine de la médecine traditionnelle a été célébrée hier à Anosy, mettant à l’honneur un savoir ancestral. Ces remèdes naturels permettent de soigner de nombreuses maladies. 

Les remèdes traditionnels mis à l’honneur au Plan Anosy. 

Madagascar abrite environ quinze mille espèces de plantes médicinales, dont 80 % sont endémiques. Profondément enracinée dans la culture malgache, la médecine traditionnelle a longtemps été la seule forme de soin disponible. Elle combine savoir-faire ancestral et richesse botanique, explique le Dr Joséphin Andriandrainarivo, président de l’Association nationale des tradipraticiens de Madagascar (ANTM), à l’occasion de la célébration de la Journée africaine de la médecine traditionnelle, qui s’est tenue hier au Plan Anosy. 

Habituellement célébrée le 31 août, cette journée a été commémorée exceptionnellement hier à Madagascar. Selon les données présentées, 90 % des tradipraticiens utilisent des plantes médicinales, tandis que d’autres interviennent dans des domaines variés tels que l’accompagnement des accouchements, les massages thérapeutiques ou encore la circoncision. Certains producteurs de remèdes à base de plantes disposent déjà d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). 

Pratiquée sous des formes diverses, telles que les massages, les rituels protecteurs ou les traitements des brûlures, la médecine traditionnelle coexiste aujourd’hui avec la médecine moderne, même si sa pratique tend à reculer. Les autorités rappellent qu’à l’instar de tout traitement médical, sa promotion commerciale est interdite.

Découvertes

Un Malgache, fier de ses origines et de ses traditions, connaît généralement une ou plusieurs plantes aux vertus thérapeutiques. La médecine traditionnelle est ainsi présente et appliquée sur tout le territoire malgache. « Les feuilles de Jean Robert sont consommées en tisane pour traiter les problèmes urologiques chez l’homme et les règles abondantes chez la femme. La plante entière, de la racine à la fleur, est utilisée pour calmer les diarrhées. Cette infusion a également une action antispasmodique. Elle est particulièrement recommandée pour soigner l’asthme, détendre les bronches et faciliter la respiration. Légèrement laxative et expectorante, elle sert aussi à traiter la bronchite et d’autres troubles respiratoires », explique un tradipraticien. 

Le pays dispose de nombreuses plantes médicinales, dont certaines sont largement connues. L’utilisation de la pervenche pour le traitement du diabète a suscité de nombreuses recherches. Puissants anticancéreux, la vincristine et la vinblastine, deux composés chimiques extraits de cette plante, figurent parmi les découvertes les plus importantes au cours des quarante dernières années. Plus couramment appelé basilic africain ou rômba, ses feuilles sont inhalées en cas de grippe ou pilées pour en extraire un jus qui soigne les rhumes et la toux. Après l’accouchement, les femmes consomment la tisane de rômba et se lavent avec l’eau des feuilles infusées, explique Raminoaritiana, usager.

Mialisoa Ida

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