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Lors d’une consultation prénatale. |
De nombreuses femmes continuent d’accoucher sans assistance médicale qualifiée à Madagascar, malgré les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé d’effectuer au moins quatre consultations prénatales. Dans certains fokontany, elles se tournent encore vers les matrones locales, ignorant les risques pour leur santé et celle de leur bébé.
« Pour moi, avec mes deux enfants, je ne suis pas allée voir une sage-femme. J’ai juste accouché chez les matrones », explique une mère de famille.
« Dans notre fokontany, la plupart des familles en situation précaire consultent les matrones, sans jamais voir un professionnel de santé », explique un responsable d’Antanetikely.
Cette négligence inquiète les médecins, car le suivi prénatal est crucial pour détecter à temps des complications comme l’anémie, l’hypertension, le diabète gestationnel ou certaines infections. Il permet également de préparer l’accouchement et d’éduquer les futures mères sur l’alimentation, l’hygiène et les soins du nouveau-né.
Obstacles
« Malheureusement, certaines femmes ne viennent que lorsqu’un problème survient », déplore le Dr Hanta Rakotomalala, gynécologue-obstétricienne. « Cela réduit considérablement les chances de prévenir des complications graves. »
Les obstacles sont nombreux : manque d’information, éloignement des centres de santé, coûts des consultations et pressions sociales. Dans les zones rurales, l’accès aux soins reste limité, compromettant la participation aux programmes de suivi prénatal.
Pour y remédier, les autorités sanitaires intensifient les campagnes de sensibilisation, mobilisent les relais locaux et mettent en place des consultations mobiles dans les régions reculées. Des mesures incitatives, comme la gratuité des examens ou un soutien logistique, visent à faciliter l’accès aux soins et à réduire les risques pour les mères et leurs enfants.
Mialisoa Ida