Liesse populaire après la victoire

Les supporters des Barea en fête après la qualification en demi-finale.

Dans la capitale hier soir, les quartiers se sont animés et tout s’est transformé en une grande scène de fête populaire, après la qualification des Barea en demi-finale du CHAN 2024. L’élimination du Kenya, favori à domicile, a déclenché une explosion de joie spontanée à travers la capitale.

À peine le dernier tir au but kenyan repoussé par le portier malgache Toldo, les rues de la capitale se sont embrasées. D’Analakely à Nanisana, en passant par Anosy, 67 Ha, Behoririka, Besarety, Ambohipo ou Ampasampito…, le même et seul cri s’est élevé : « Alefa Barea ! Merci Barea ! ».

Les klaxons des voitures et des motos se sont mêlés aux sifflets, aux tambours improvisés avec des couvercles de marmite, et aux vuvuzelas sans fin. Dans cette cacophonie joyeuse, des milliers de drapeaux vert-blanc-rouge ont flotté sous les lumières de la ville.

L’exploit des hommes de Rôrô Rakotondrabe, coach de l’équipe nationale malgache, a fait descendre dans la rue aussi bien les passionnés de football que ceux qui, d’ordinaire, suivent à peine le ballon rond.

Parenthèse de bonheur

En fait, l’instant a dépassé le sport car il s’agit de fierté nationale. « Merci Barea, Alefa Barea ! », crie Colette Raherinjatovo, habitante de Nanisana, en dansant au milieu de ses voisins. « La victoire des Barea engendre une immense fierté. Sans être favoris au départ, nos joueurs ont montré une solidarité exemplaire et une abnégation totale », confie Maxime Deraniaina d’Ampasampito. Sur l’avenue de l’Indépendance, les badauds se sont arrêtés pour partager des accolades, la bière a coulé à flots accompagnant les sourires, les selfies. « Les Barea sont la fierté de tout un peuple. Quelle que soit la suite de la compétition, ils ont déjà réalisé un bel exploit », confie Dominique Fidinandrasana, supporter croisé à Analakely, un large drapeau sur les épaules.

Ces manifestations de joie ont rappelé immanquablement les grandes heures de 2019, lors de la qualification historique des Barea A pour les quarts de finale de la CAN. Une liesse populaire comparable, une énergie qui s’était répandue comme une traînée de poudre dans tous les quartiers. Le souvenir de ces instants est revenu comme un parfum familier, mais avec une saveur encore plus forte : celle d’une équipe bâtie à partir du championnat local, parvenant à faire plier un géant continental sur son propre sol.

La nuit s’est annoncé longue, hier. Entre chants patriotiques et danses improvisées, Tana a vibré d’une ferveur rare. Sur les réseaux sociaux, les vidéos des célébrations ont déjà circulé en masse, renforçant encore le sentiment de l’unité nationale. En éliminant le Kenya, les Barea ont transcendé le cadre sportif pour offrir à tout un peuple une parenthèse de bonheur, une promesse de fierté partagée. Peu importe désormais jusqu’où ira l’équipe : l’exploit est gravé dans les cœurs, et la fête populaire restera dans les mémoires.

Donné Raherinjatovo

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