AFFAIRE DES BOEING 777 - Garde à vue prolongée pour les deux suspects principaux

L’enquête sur les Boeing 777 immatriculés à Madagascar prend une nouvelle dimension. Les suspects sont toujours en garde à vue et leur détention pourrait être prolongée.
Rijasoa Andriamananarivo et Singh Kushwinder sont toujours placés en garde  à vue à la Brigade criminelle.  

Les deux opérateurs économiques ont été arrêtés le 30 juillet 2025 en vertu d’un mandat de recherche émis à leur encontre. Ils sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation, notamment faux et usage de faux, ainsi qu’atteinte à la sûreté de l’État.

Selon une source proche du dossier, la prolongation de leur garde à vue jusqu’à quinze jours est actuellement à l’étude. Ce régime exceptionnel est prévu par la législation pour les infractions graves touchant à la sécurité nationale, au terrorisme, à l’espionnage ou à des réseaux transnationaux susceptibles de compromettre les intérêts fondamentaux du pays.

Ce cadre dérogatoire a déjà été appliqué par le passé, notamment lors de l’affaire Apollo 21 en 2021, relative à une tentative présumée d’assassinat du président de la République. Dans le cas présent, la prolongation vise à permettre aux enquêteurs d’approfondir les investigations, d’analyser les documents saisis, d’identifier d’éventuelles complicités et de retracer les circuits internationaux ayant conduit au transfert des appareils vers l’Iran.

Une dimension internationale

Les autorités malgaches ont exprimé leur volonté d’aborder les aspects transnationaux de ce dossier. Une collaboration avec le Federal Bureau of Investigation (FBI) est évoquée dans ce cadre.

Mardi, une rencontre s’est tenue entre le ministre de la Justice, Benjamin Alexis Rakotomandimby, et une délégation de l’ambassade des États-Unis à Madagascar. Officiellement, les discussions ont porté sur un projet de modernisation du système pénitentiaire. Toutefois, la coïncidence de cette réunion avec l’évolution de l’affaire des Boeing a suscité des interrogations.

Sollicité pour réagir sur la présence des enquêteurs américains à Madagascar, un porte-parole du  Département d’État américain nous a répondu par courriel : « Nous n’avons aucune information à partager pour le moment. En règle générale, nous ne commentons pas les discussions potentielles entre partenaires. »

Tsilaviny Randriamanga

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