AFFAIRE ANNIVERSAIRE NOIR - Rajoelina à l’écoute des proches des victimes

Une rencontre entre le président de la République et les familles des victimes de l’« anniversaire noir » du 14 juin s’est tenue hier, au palais d’État d’Iavoloha. À l’initiative du chef de l’État, les échanges se sont déroulés à cœur ouvert.

Le chef de l’État a présenté ses condoléances  en personne aux familles.

Que justice soit faite». Ce sont les mots d’Andry Rajoelina, président de la République, lors de sa rencontre avec les familles des victimes de la fête d’anniversaire dramatique qui s’est tenue sur la route d’Ambohimalaza, le 14 juin.

Selon les explications, c’est à son initiative que le chef de l’État a reçu la trentaine de familles touchées par cette tragédie. 

« Bien que ce soit une surprise, puisque je n’ai été contactée qu’hier soir pour être conviée à cette rencontre, je considère que c’est un geste important qu’il ait pris l’initiative de nous voir », confie une mère de famille qui a perdu ses deux enfants en l’espace d’un mois.

Une autre, qui a perdu sa fille, ajoute : « Cela fait longtemps que nous, les familles des victimes, souhaitons échanger directement avec le Président sur cette affaire. Je lui suis reconnaissante pour cette démarche ». Même réaction de la part d’un père dont le fils de 22 ans, en dernière année d’études, fait également partie des victimes. « Je le remercie pour ce geste, car c’est ce que nous attendions : une prise de responsabilité de l’État », affirme-t-il.

Pendant une heure et demie, le président de la République et les familles ont eu un échange franc et direct. Certains étaient encore en larmes à la sortie. Comme l’a précisé Andry Rajoelina en ouverture de la rencontre, il s’agissait de « dire toute la vérité sur cette affaire », afin de rassurer et d’éclairer les familles, mais aussi de les écouter. « L’enquête suit son cours. Il n’y a aucun intérêt à cacher quoi que ce soit », a-t-il assuré, en ajoutant : « Tous les responsables de ce drame auront les peines qu’ils méritent ».

Le locataire d’Iavoloha estime que cet échange était indispensable face à la confusion et à la vague de désinformation circulant sur les réseaux sociaux, ainsi que pour couper court aux tentatives de récupération politique. Les familles elles-mêmes regrettent que la profusion d’informations, parfois contradictoires, ait rendu difficile la distinction entre le vrai et le faux. Certaines admettent avoir été entraînées dans la spirale politique qui en a découlé.

Accompagnement et soutien

Dans les interventions des familles, deux demandes ont été répétées: « Nous voulons la vérité. Nous voulons que les responsables soient sanctionnés ». À un moment, la rencontre s’est poursuivie à huis clos. Le président de la République y a présenté certains éléments du dossier d’enquête, afin de démontrer la bonne foi de l’État dans la recherche de la vérité.

Il a rappelé que, comme dans toute procédure judiciaire, le procès se tiendra en audience publique. 

« On ne peut ni taire ni cacher la vérité », a-t-il affirmé. À l’issue de la rencontre, plusieurs familles ont jugé « rassurante » la volonté de transparence affichée par le chef de l’État. «Nous sortons plus sereins. Le Président nous a assuré qu’il suit de près le dossier. Ce que nous voulons, c’est la vérité et que les responsables soient punis», souligne le père du jeune homme de 22 ans décédé.

D’après certaines sources, l’instruction de l’affaire serait proche de son terme. Le procès pourrait s’ouvrir très prochainement. Les autorités avancent la thèse d’un empoisonnement motivé par «une vengeance familiale» comme cause du drame. Jusqu’à présent, le bilan officiel fait état de trente-quatre morts. Plusieurs familles ont été durement frappées, certaines étant presque décimées.

Peu ont survécu à cet empoisonnement présumé. Deux rescapées, récemment sorties de l’hôpital, étaient présentes hier à la rencontre. En dehors du volet judiciaire, les familles ont exprimé leur douleur face à ce qu’elles estiment être « une mauvaise prise en charge » des victimes lors de leur hospitalisation.

La question d’un accompagnement et d’un soutien de l’État a également été abordée. Parmi les familles endeuillées, figure une femme enceinte et mère d’une petite fille ayant perdu son mari. D’autres ont vu leurs enfants devenir orphelins du jour au lendemain. Une commission sera constituée au sein de la présidence de la République pour évaluer, au cas par cas, les besoins et les formes d’aide à apporter. Dans l’immédiat, un soutien psychologique est assuré pour aider les proches à surmonter le choc émotionnel.

« J’ai entendu vos plaintes et vos attentes. Vous n’êtes pas seules. Je suis là pour vous soutenir. Nous allons essayer de combler les manques. Rien n’est parfait, mais nous ferons tout pour réparer les torts », a conclu le président de la République.

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires

  1. De la politique spectacle face à un scandale car l’hypothèse la plus évidente a été volontairement écartée.Pourquoi ? Parce que si c’est du botulisme, c’est la faute du délestage, des coupures de courant qui brisent la chaîne de froid. Ce serait l’aveu que l’État a tué par négligence. Alors on ment. On arrête trois femmes, sans preuve publique. On invente un empoisonnement pour détourner l’attention. C’est un crime d’État. Un MENSONGE froid. Une fuite devant la vérité.

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