À l’ouverture de la Semaine de l’industrialisation de la SADC, le président de la République a souligné l’importance de l’industrialisation pour l’essor économique. Il a précisé que cela exige un système énergétique fiable.
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Le président Rajoelina concède que l’énergie est une condition incontournable pour l’industrialisation. |
Indispensable. C’est ainsi qu’Andry Rajoelina, président de la République, qualifie la modernisation du système énergétique. Selon lui, il s’agit d’une étape « indispensable » dans la marche vers l’industrialisation.
« La modernisation de notre système énergétique est indispensable pour promouvoir une industrie viable et compétitive », a déclaré le chef de l’État, dans son discours d’ouverture de la 8e édition de la Semaine de l’industrialisation de la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC), hier, au Novotel à Ivandry.
Durant cette intervention, il a mis en avant les enjeux de la transformation agricole pour le développement, non seulement de la Grande Île, mais aussi de l’ensemble des États membres de la SADC.
«À travers cette semaine de l’industrialisation, nous exprimons notre volonté collective de poser les fondations d’une transformation industrielle structurée et durable pour le développement de nos pays respectifs et de la région », a-t-il affirmé, ajoutant que : « En tant que pays hôte, Madagascar est fier de prendre part activement à cette dynamique régionale. » Le président a ainsi réaffirmé que l’industrialisation et la transformation agricole figurent parmi les priorités nationales.
« Nous savons qu’il n’y a pas de croissance économique sans création d’emplois. Et cette création d’emplois ne peut être effective sans industrialisation », a-t-il insisté. « C’est en ce sens que nous avons lancé à Madagascar le programme One District One Factory (ODOF), qui a permis l’implantation de cinquante-sept unités semi-industrielles à travers le pays, pour créer de la valeur ajoutée locale, de l’emploi et faciliter l’accès à l’innovation. »
Urgent
Toujours selon le président de la République, Madagascar a enregistré une hausse de 5,2 % de sa valeur ajoutée manufacturière, notamment dans le textile et la filière verte. Toutefois, comme il l’a lui-même reconnu, « l’industrialisation dépend de la production d’une énergie fiable et abordable. » Avec une production insuffisante, des infrastructures vétustes, des équipements désuets, et un coût de production élevé, l’énergie représente la principale épine dans le pied de Madagascar dans sa course à l’industrialisation. La situation actuelle, marquée par de longues heures de délestage, en est un exemple criant.
Pour y remédier, le président avance une solution: « l’accélération de la transition vers les énergies renouvelables. » Il affirme que Madagascar a déjà fait « un petit pas » dans cette transition, et qu’il est temps d’accélérer. « Notre part d’énergie renouvelable dans le mix énergétique national est passée de 16 % à 28 % entre 2020 et 2024. Et à partir de cette année, l’État investira dans l’installation de parcs solaires de 100 mégawatts par an, pour atteindre un objectif de 70 % d’énergie propre d’ici 2028 », indique-t-il.
Si des projets de centrales solaires sont en cours dans plusieurs districts, leur concrétisation se fait encore attendre dans les grandes agglomérations comme Antananarivo, pourtant poumon économique du pays. Dans ce contexte, accélérer la cadence s’impose comme une urgence. Le thème de la semaine, « Promouvoir l’industrialisation, la transformation agricole et la transition énergétique pour une SADC résiliente », a été officiellement lancé hier.
En tant que président entrant de la SADC, Andry Rajoelina a déclaré : « Le thème que nous traitons ensemble est déterminant et surtout urgent. Urgent, car nos économies doivent résister aux chocs extérieurs. Urgent, car notre jeunesse attend des emplois dignes et durables. Urgent, car nous devons préparer une Afrique souveraine, innovante et conquérante. »
Il a conclu en affirmant: « La SADC a le potentiel de devenir une région et une zone industrielle de référence sur le continent africain. Et Madagascar est prêt à jouer pleinement son rôle dans cette dynamique. »
Garry Fabrice Ranaivoson