La polémique autour de la mort de vingt-neuf personnes suite à une fête d’anniversaire à proximité d’Ambohimalaza le 14 juin bat son plein. Après les révélations faites par la presse française à propos des résultats des analyses sur les prélèvements sur une victime à l’Institut de médecine légale de Strasbourg, les autorités sont revenues à la charge. L’IML de Strasbourg a déclaré que les résultats des analyses ne permettent pas de conclure quoi que ce soit et qu’il n’est pas équipé pour détecter le botulisme. Hier, un professeur spécialiste en toxicologie en a rajouté une couche, affirmant que l’origine des décès n’a rien à voir avec le botulisme, sans révéler de quoi il s’agit. Il a laissé l’opinion sur sa faim, comme c’est le cas depuis le début de cette affaire.
Comme les autorités qui ont déclaré, le 18 juin, qu’on a découvert une substance hautement toxique sur les prélèvements sans la nommer, et que les restes des mets incriminés et les vomissures des victimes ont été envoyés à un laboratoire étranger, sans livrer son nom, pour analyses. Elles ont été formelles sur la thèse d’un empoisonnement délibéré.
On parle pour ne rien dire à la fin. Les proches des victimes en particulier, et l’opinion ne demandent qu’une transparence totale pour faire la lumière sur cette triste affaire. On se plaît à entretenir le mystère et à ouvrir un boulevard aux rumeurs et aux interprétations diverses.
On tait le nom du poison sous prétexte qu’on est soumis au secret de l’enquête, comme si la vie de ceux qui sont encore sous traitement dans les hôpitaux ne valait rien. Si on connaît le poison, il est plus facile de choisir le protocole de traitement, si on peut encore sauver les malades. Ce qui ne serait pas le cas, à en juger certains témoignages des proches des victimes affirmant que les malades sont tenus en vie grâce à l’oxygène.
On ne comprend pas non plus pourquoi on n’a jamais voulu révéler le nom du laboratoire à la presse locale. On a du mal à croire qu’à une époque de la haute technologie où tout se sait à une vitesse supersonique, certains pensent toujours qu’on peut cacher certaines réalités.
Des faits douteux qui poussent l’opinion à croire que tout ne tourne pas rond autour de cette affaire.
Un jeu de la vérité aurait simplifié les choses dans beaucoup de situations, comme le changement de statut de la Jirama, ou la TVA appliquée sur les crédits bancaires, la disparition d’un bateau où les responsables ont été obligés de se dédire pour éviter une crise.
Sylvain Ranjalahy