Une scène de violence insoutenable a endeuillé la ville de Vangaindrano la semaine passée. Cinq hommes ont été atrocement lynchés à mort par une foule en furie, après avoir été désignés à tort d’être les auteurs d’un meurtre commis pendant une attaque à main armée à Vohipano, un quartier de la commune.
Tout a commencé par un acte de banditisme perpétré par un gang armé. Durant ce braquage d’une rare brutalité, un père de famille a perdu la vie, abattu froidement devant les siens. Face à cette barbarie, la population, prise d’un accès de rage, s’est lancée dans une poursuite effrénée pour rattraper les malfaiteurs.
Mais l’irréparable allait être commis. En chemin, les villageois croisent cinq hommes, de simples passants ne résidant pas dans la localité. Dans un climat de tension extrême et sans autre forme de procès, ces derniers sont accusés d’être les meurtriers.
Matraques, gourdins, armes blanches à la main, une foule hors de contrôle s’abat sur eux. Les cinq victimes sont rouées de coups avec une telle violence qu’elles succombent sur place. Leurs corps sans vie ont été abandonnés en pleine rue, spectacle macabre témoignant de la fureur incontrôlée de la vindicte populaire.
Andry Manase