UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX - L’Église catholique rappelle les principes éthiques

Face aux dérives sur les réseaux sociaux, l’Église catholique, à travers la Conférence des évêques, tire la sonnette d’alarme. Elle appelle ainsi au respect des principes éthiques.

Le secrétaire à la coordination de la Conférence des évêques, le Révérend Père Jean Séraphin Rafanomezantsoa.

L’usage des réseaux sociaux à Madagascar s’éloigne de plus en plus des principes éthiques fondamentaux. C’est le constat préoccupant dressé par le révérend-père Jean Séraphin Rafanomezantsoa, secrétaire de coordination auprès de la Conférence des évêques de Madagascar. Il déplore que ces plateformes soient devenues des espaces propices à la discorde, à la diffamation et à des atteintes contre la société, en contradiction avec les valeurs défendues par l’Église catholique.

« Il est temps de mener un exercice de conscience sur la manière dont nous utilisons les réseaux sociaux. Il ne faut pas que cela s’écarte du cadre moral et des valeurs chrétiennes », a-t-il déclaré, en marge d’une conférence organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la communication sociale, à l’Ecar Saint François-Xavier d’Antanimena, hier.

Dignité humaine

Le père Jean Séraphin Rafanomezantsoa a particulièrement insisté sur l’impératif de respecter la dignité de la personne dans toute activité en ligne. Avant toute publication ou partage d’information, chaque utilisateur devrait, selon lui, se demander si son contenu contribue réellement à l’éducation des citoyens et respecte les principes liés à la dignité humaine. La désinformation, tout comme les actes de diffamation en ligne, constitue à ses yeux une atteinte grave à cette dignité.

L’Église catholique dispose déjà, à ce sujet, d’une commission chargée de sensibiliser les fidèles et les citoyens à ces enjeux éthiques. Mais la prise de conscience individuelle demeure, selon lui, la condition première pour garantir un usage responsable des réseaux sociaux. Il en appelle aussi à l’intervention des autorités pour poser des balises claires dans l’usage de ces outils numériques.

Il convient de rappeler que Madagascar s’est dotée, depuis 2016, d’un cadre réglementaire en la matière, à travers le Code de la communication médiatisée. Malgré cela, les dérives se multiplient. La violation du principe de la présomption d’innocence, par exemple, est devenue monnaie courante, avec la diffusion de photos de personnes simplement soupçonnées de crimes, sans qu’aucune décision judiciaire n’ait été rendue. D’autres cas, comme la publication de contenus faisant l’apologie de l’inceste ou incitant à la violence, illustrent une banalisation croissante des transgressions éthiques et légales, souvent en raison du manque de mesures concrètes pour y mettre un terme.

Tsilaviny Randriamanga

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