Une certaine idée, un 18 juin 1940

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Si la guerre de 14-18 a une légitimité discutable à se revendiquer «mondiale», c’est justement parce que «le destin du monde» n’y était pas en jeu. Romanov, Hohenzollern et Habsbourg avaient décidé le «suicide des Empires». Les Rois sont morts ou en exil, vive la République. Par contre, en 39-45, il s’agissait de mettre un terme à une barbarie dont les atrocités allaient si justement mériter le nom de «crimes contre l’Humanité». Après la découverte de la Shoah, on se rend aujourd’hui compte que cette «seconde» Guerre Mondiale fut une guerre pour la civilisation ou de ce qui en restait. 

«Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir avec une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là». Cette autre prémonition gaullienne, proprement visionnaire, verra cette «force mécanique supérieure» mobilisée et mise en branle le 6 juin 1944, par le débarquement de Normandie. À l’Est, au-delà du Rhin vers l’Oural, en juillet-août 1943, la «force mécanique» russo-soviétique avait gagné la bataille de Koursk, la plus grande bataille de chars de l’histoire, 5000 T34 russes contre 2000 Panzers Tiger et Panther allemands. 

Le discours du 18 juin 1940 se terminait par une incantation : «Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas». Avant de Gaulle, le mot même de «résistance» avait-il été seulement prononcé ? Et je suis tenté de croire que c’est après «l’Appel du 18 juin» que le même mot prendra une majuscule dans les livres d’histoire. 

Plus tard, il y aura le discours de Bayeux. Mais, de Gaulle fut d’abord grand de ce que lui doit la France de 1940-1945. 

Nasolo-Valaivo Andriamihaja

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