Sous le drapeau 

Hisser le drapeau national est un geste citoyen qui ne doit pas souffrir de la moindre contestation ni faire l’objet d’un débat. Il n’est même pas nécessaire de rappeler la nécessité de le faire pour marquer la fête nationale ou de sensibiliser la population à ce sujet. C’est une obligation… facultative de tout un chacun. Le fait est que depuis quelques années, le drapeau national fait l’objet d’un marchandage politique. Aujourd’hui, plus que jamais, les opposants au régime incitent la population à refuser de hisser le drapeau national à titre de contestation. 

L’étendard national a été créé il y a 65 ans. Il incarne la souveraineté et la République. Il a été choisi pour servir les Républiques et les régimes successifs. C’est un dénominateur commun inaliénable pour les quatre Républiques qui se sont succédé. La seconde République de Ratsiraka a préféré le garder, tout comme la capitale du pays, l’hymne national, alors qu’on chuchotait le contraire à l’époque.

Il en va de même des troisième et quatrième Républiques. Seule la devise a changé à chaque République. 

Autrement dit, le drapeau national symbolise le retour de l’indépendance du pays et non l’avènement d’un régime donné, pour que l’on s’en serve pour des causes politiques. 

C’est également le cas de la fête nationale qui marque l’indépendance retrouvée, même si c’est discutable, et non celle d’un régime ou d’un président. 

Comment peut-on accorder le moindre crédit aux personnes prétendant diriger le pays un jour mais qui ont des idées saugrenues à propos des symboliques de la République ? C’est juste lamentable. 

Ceci dit, beaucoup ne connaissent pas le sens d’un drapeau national, pauvreté étant, manque de civisme et d’éducation citoyenne aidant. L’éducation civique a disparu du programme scolaire et des émissions des radios depuis belle lurette. C’est peut-être le temps de la remettre sur les rails, au lieu de se contenter de l’appel du président de la République. 

Il faut dire également que les drapeaux vendus sur les marchés coûtent les yeux de la tête. Les plus grands valent plusieurs kilos de riz. Le choix est donc vite fait pour beaucoup de ménages. Le drapeau ne se mange pas. On se demande d’ailleurs si la confection des drapeaux devrait être une exclusivité de l’État, autant pour son caractère sacré que pour le respect de leur qualité. C’est rageant de constater des fois des couleurs mal agencées du drapeau national. 

Et comme c’est une fête nationale, il faut songer à en doter tous les foyers au titre d’un « saina tsinjo ». Pourquoi pas après tout ? On a bien dépensé de l’argent pour autres choses.

Sylvain Ranjalahy

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