PORTRAIT - Chacha, la flamme qui électrise la scène hip-hop malgache

Chacha exprime l’âme du hip-hop malgache en mouvement.

Autodidacte, engagée et visionnaire, Chacha est bien plus qu’une danseuse : elle incarne une force créative qui fait rayonner le hip-hop malgache au-delà des frontières.

« Le hip-hop m’a forgée, il m’a permis de me tenir debout, fière, et de faire entendre ma voix », confie Chacha, de son vrai nom Chaminna Myria Sakina.

Originaire de Diego-Suarez, cette artiste lumineuse incarne la vitalité du hip-hop dans toute sa puissance expressive. À seulement 16 ans, elle découvre cette danse urbaine en autodidacte, nourrie par le break et l’énergie brute de la rue. Rapidement, elle enrichit son répertoire en explorant la danse contemporaine, sans jamais perdre son ancrage dans la culture malgache.

Son parcours impressionne par sa persévérance et sa capacité à tisser des liens entre différents styles, publics et générations.

Après l’obtention de son baccalauréat en 2013, Chacha rejoint les groupes locaux de sa ville natale et participe à des événements d’envergure comme le festival Stritarty ou les célèbres battles Kill the Beat en France. Une étape déterminante marque ensuite sa trajectoire: un volontariat de six mois en Bretagne, au sein de l’association Hip Hop New School. Cette immersion dans la scène hip-hop française renforce sa vision artistique et son engagement pédagogique.

De retour à Madagascar, elle frappe fort : en 2018, elle lance à Diego-Suarez « Godié Hype Hope », le premier festival de danse urbaine du Nord, devenu un tremplin pour de nombreux jeunes talents. Cofondatrice de plusieurs projets culturels, elle multiplie les collaborations et insuffle une énergie nouvelle à la scène locale à travers des événements comme Urban Love ou Hallo’ Concept.

En 2019, elle fonde Koloture, une association à vocation culturelle, et part en tournée dans les Alliances françaises de Madagascar avec sa pièce chorégraphique « Voazimba ».

« Créer, c’est aussi transmettre. Je veux que les jeunes sentent qu’ils ont leur place dans cette culture », affirme-t-elle.

En 2020, elle concrétise une vision : l’ouverture de Loko, son propre studio de danse. Ce lieu, devenu en peu de temps un véritable pôle culturel, accueille cours, battles (dont la compétition phare Call Out), ateliers et expositions.

Toujours en quête de renouveau, Chacha participe en 2023 à la création collective Betro Elektriky, réunissant des danseurs issus des cinq provinces de Madagascar. 

Cassie Ramiandrasoa

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