INDICATION GÉOGRAPHIQUE - Un projet pour défendre les savoir-faire locaux

Dans le cadre du projet Indication Géographique pour le Développement Territorial de Madagascar (IGMADEV), un atelier s’est tenu hier à l’hôtel Panorama, à Antananarivo. Cette rencontre a réuni des acteurs institutionnels, techniques et associatifs autour de la présentation d’une vingtaine de produits identifiés comme ayant un potentiel pour être reconnus en indication géographique (IG).

Actuellement, Madagascar ne dispose pas encore d’un cadre légal permettant d’enregistrer officiellement des produits IG. L’un des objectifs du projet est donc de contribuer à la mise en place de cette réglementation. « Il ne s’agit pas seulement de protéger un produit, mais aussi de reconnaître un lien fort entre un savoir-faire et un territoire», a expliqué un responsable du projet au cours de l’atelier.

Les vingt produits présentés ont été identifiés entre août 2024 et avril 2025 par des étudiants de l’École Supérieure des Sciences Agronomiques de l’université d’Antananarivo, avec l’appui des bureaux d’études Brains et Sensomada. La sélection comprend des produits issus de différentes régions : vanille de Sava, cacao de Sambirano, curcuma d’Anivorano Est, miel de mangrove, poivre sauvage d’Anjozorobe, ou encore sculptures du pays Zafimaniry.

Ces produits répondent à plusieurs critères : un lien clair avec leur zone d’origine, des caractéristiques spécifiques, une notoriété locale ou nationale, et une dynamique portée par les acteurs de la filière.

Le projet, piloté par l’ONG Action Intercoopération Madagascar (AIM), est mis en œuvre en partenariat avec le ministère de l’Industrialisation et du Commerce, l’Office Malgache de la Propriété Industrielle (Omapi) et le Cirad. Il est soutenu financièrement par l’Agence française de développement (AFD), via la Facilité IG.

Le projet prévoit d’enregistrer deux produits à titre pilote. Cela inclura la création de groupements de producteurs, la rédaction de cahiers des charges et la définition d’une stratégie de commercialisation. « L’IG peut devenir un levier de développement pour les producteurs et leurs territoires, à condition que les filières soient bien accompagnées », a ajouté ce même responsable.

Irina Tsimijaly

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