FÊTE NATIONALE - Les Tananariviens plongés dans une ambiance festive

Antananarivo a célébré avec ferveur le 65e anniversaire de l’indépendance. Défilés et animations ont marqué la fête, malgré les difficultés du quotidien.

L’ambiance était au rendez-vous hier, au stade Barea Mahamasina.

Antananarivo s’est embrasée de couleurs et de ferveur populaire pour célébrer le 65e anniversaire de l’indépendance. Partout dans la ville, les habitants se souhaitaient, avec le sourire, « Tratry ny Asaramanitra ! », un message d’unité porté avec enthousiasme, malgré les coupures d’électricité, la pénurie d’eau et les tracas de la vie quotidienne.

Comme chaque année, les festivités ont animé la capitale durant deux semaines, avec des podiums installés à Analakely. L’effervescence a atteint son paroxysme le 25 juin. Dès midi, des files impressionnantes se sont formées à Tsarasaotra, où des bus électriques assuraient la liaison vers le lac Iarivo, lieu phare de la soirée.

La foule y a été émerveillée par un spectacle grandiose mêlant feux d’artifice, drones lumineux et jets d’eau. Non loin de là, à Anosy, d’autres curieux s’étaient rassemblés. Les lampions en papier et les gadgets lumineux ont illuminé la nuit, renouant avec les traditions populaires.

Le lendemain, 26 juin, les regards se sont tournés vers le stade Barea, à Mahamasina. Une foule dense y a assisté au défilé militaire, moment toujours attendu. L’ambiance festive s’est prolongée dans l’après-midi avec des animations et des concerts.

Retenue

Les enfants ont aussi eu leur part de bonheur. Kermesses, châteaux gonflables, trampolines, manèges et jeux en tous genres ont attiré familles et promeneurs, notamment à Ankadievo. 

« Nous sommes venus spécialement ici pour que nos enfants puissent s’amuser, mais aussi pour oublier un peu les difficultés de la vie. Il faut bien se divertir de temps en temps », témoigne Narindra Rakotondrabe.

Partout, les familles ont sorti les marmites. Les foyers ont célébré autour de bons repas. « Il s’agit de l’anniversaire de l’indépendance. Nous nous devons de le célébrer. C’est pourquoi nous avons préparé de bons plats aujourd’hui», partage Christian Razafy, sexagénaire.

Mais l’ambiance n’a pas été unanime. Certains ont choisi la retenue. « Pour moi, ce n’est pas le moment de faire la fête. Le pays devrait être en deuil», confie Sandra Velontahiana, étudiante, en référence aux récents événements tragiques d’intoxication alimentaire qui ont causé de nombreux décès.

Chaque district de la ville a eu droit à ses animations, témoignant de l’attachement de la population à cette date symbolique. Malgré les difficultés, les Tananariviens ont prouvé qu’ils savaient célébrer dans le calme et la bonne humeur, portés par un profond besoin de se retrouver et de rêver, ne serait-ce qu’un instant.

Mialisoa Ida

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