La Fête des Pères a été célébrée hier dans une atmosphère discrète, bien loin de l’effervescence qui entoure généralement la Fête des Mères. « C’est devenu une simple habitude de la célébrer », confie Victoria Hanitriniala, mère de deux enfants. Quelques événements ont bien eu lieu ici et là, mais dans une ambiance feutrée, presque confidentielle.
Les présents offerts aux pères sont restés modestes: cravates, ceintures, montres, chaussures ou tee-shirts. « Ce sont surtout les marques d’attention au sein de la famille qui donnent à cette journée sa signification », ajoute la mère de famille. Face à un pouvoir d’achat en berne, beaucoup ont dû faire preuve d’imagination.
« Nous voulions offrir un tee-shirt à notre père, mais à 25 000 ariary l’unité, c’était trop cher pour nous. Alors on a écrit une lettre collective. Il en a été profondément touché», raconte Ranto Herinantenaina, étudiant. Du côté du marché d’Analakely, les vendeurs d’articles cadeaux n’ont pas caché leur déception. « Pour la Fête des Mères, nos ventes avaient doublé. Là, ce matin, j’ai à peine vendu cinq porte-clés et deux tasses personnalisées », témoigne Fetra, vendeur ambulant.
Dans de nombreuses familles, la journée s’est résumée à un repas convivial, préparé en l’honneur du père. « Discrets mais bien présents, les pères ont été honorés à leur manière, loin du faste mais proches du cœur », déclare Georgette Razafiarisoa, mère de famille.
Tsiry Randrianasolo, agent de sécurité à Antohomadinika, s’est réjoui d’une célébration sans fioritures. « On n’attend pas forcément de cadeaux. Un simple bisou ou un câlin, accompagné de bons comportements, c’est largement suffisant », confie-t-il.
« Le fait d’avoir entendu la récitation de mon fils ce matin m’a profondément ému », ajoute-t-il, les yeux brillants.
Mialisoa Ida