Lors du week-end de la Pentecôte, de nombreux citadins ont quitté Antananarivo pour chercher la verdure en périphérie. Ce mouvement révèle le manque d’espaces de loisirs dans la ville.
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Une ambiance festive s’installe au By-pass à l’occasion du lundi de Pentecôte. |
Le long week-end de la Pentecôte a donné lieu à un véritable exode des habitants d’Antananarivo vers les périphéries verdoyantes de la capitale. En quête de fraîcheur et d’évasion, de nombreuses familles ont quitté le tumulte urbain pour profiter d’un moment de détente à la campagne.
Dès les premières heures de samedi, la famille de Lucien Razafimanantsoa, munie de nattes, de marmites, de boissons fraîches et d’appareils photo, a quitté le centre-ville.
« Nous voulions simplement profiter de la verdure et respirer un air plus pur », explique-t-il. Et ils étaient loin d’être les seuls à faire ce choix.
Les zones encore épargnées par l’urbanisation, telles qu’Ambatofotsy, le By-pass, Ambohijanaka ou Imerintsiatosika, se sont transformées en lieux de pique-nique improvisés. Petits et grands ont cherché à rompre avec la monotonie de la ville.
À Ambatofotsy, Jean-Noël Rakotomanana, installé au bord d’une rizière avec sa famille, confie : « Nous n’avons pas les moyens d’aller à la mer ou de louer un hôtel. Ici, c’est gratuit, et l’air y est bien plus respirable. »
D’autres ont privilégié les activités de loisirs. Le By-pass, en particulier, a vu affluer les familles attirées par ses manèges, auto-tamponneuses, toboggans, trampolines et autres attractions accessibles à un large public.
Mais cette ruée vers les environs d’Antananarivo n’a pas été sans conséquences. Les axes périphériques, tels qu’Anosizato, Ambohimangakely ou le By-pass, ont été rapidement saturés. Les embouteillages ont paralysé la circulation pendant plusieurs heures.
Et ce, malgré l’annonce de l’Agence des transports terrestres (ATT), qui avait prolongé les horaires des transports en commun jusqu’à 21 heures. Certains promeneurs ont tout de même dû regagner leur domicile à pied.
Un manque structurel
Ce phénomène met en lumière une carence structurelle persistante : l’absence d’infrastructures de loisirs dans la capitale. Faute de parcs urbains, de jardins publics ou d’aires de jeux accessibles, les habitants sont contraints de quitter la ville pour bénéficier d’un simple moment de détente.
Si la Pentecôte reste avant tout une fête chrétienne — célébrée cinquante jours après Pâques, en mémoire de la descente de l’Esprit Saint sur les disciples —, c’est surtout le lundi férié qui suscite l’enthousiasme populaire. Une parenthèse bienvenue dans la routine quotidienne.
Mialisoa Ida