DR LOVATIANA ANDRIAMBOAVONJY - «Trouver un diagnostic facile de la maladie de Parkison est notre but»

Lovatiana Andriamboavonjy, médecin malgache, a contribué à une recherche sur la maladie de Parkinson. Les résultats de cette étude pourraient permettre une meilleure prise en charge de cette maladie neurodégénérative.

Dr Lovatiana Andriamboavonjy.

Pourriez-vous vous présenter ?

Je suis le Dr LovatianaAndriamboavonjy, doctorante dans le laboratoire de la Dre Martine Tétreault, au département des neurosciences. Avant de venir à Montréal pour faire des études en neurosciences, j’ai obtenu mon diplôme de médecin à la Faculté de Médecine d’Antananarivo, à Madagascar.

Quelle est cette recherche sur la maladie de Parkinson que vous avez menée ?

Notre objectif était de trouver un indice détectable dans le sang qui permettrait de diagnostiquer plus facilement la maladie de Parkinson. Aujourd’hui, cette maladie demeure difficile à diagnostiquer, car le diagnostic repose sur les symptômes des patients qui ne sont pas toujours francs, ce qui mène parfois à des diagnostics erronés et, par conséquent, nuit à la prise en charge du patient. Cela peut entraîner des erreurs de diagnostic et donc des traitements mal adaptés. Nous voulions aussi comprendre un peu mieux le mécanisme de la maladie de Parkinson qui reste flou aujourd’hui, et spécifiquement voir ce qui se passe au niveau de l’immunité périphérique (réponse immunitaire dans le sang).

Comment la recherche a-t-elle été réalisée ?

Dans le cadre de notre recherche, nous avons recruté des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, des personnes en bonne santé, ainsi que d’autres patients atteints de maladies dont les symptômes ressemblent parfois à ceux de Parkinson. Nous avons prélevé des échantillons de sang chez tous ces participants, puis isolé les cellules de leur système immunitaire pour les analyser.

Quels sont les résultats obtenus ?

Grâce à une technologie de pointe appelée « transcriptomique unicellulaire », nous avons pu examiner chaque cellule une à une pour comprendre son état d’activation et savoir si elle était plutôt en mode « défense » ou non. Cela nous a permis de découvrir qu’un certain type de globules blancs, appelés monocytes, était présent en plus grande quantité chez les personnes atteintes de Parkinson par rapport aux personnes en bonne santé. Ces cellules montraient des signes clairs d’activation du système immunitaire. Nous avons également constaté que ces monocytes, ainsi que certains autres globules blancs appelés lymphocytes, adoptaient le même comportement : ils produisaient les mêmes signaux liés à l’inflammation. Lorsque nous avons vérifié la présence de ce signal chez les autres participants, nous avons vu qu’il était beaucoup plus faible chez les personnes en bonne santé que chez les patients atteints de Parkinson.

Quels sont les intérêts de cette recherche dans la prévention et le traitement de la maladie de Parkinson ?

Ces découvertes ouvrent la voie vers un potentiel marqueur diagnostique que l’on pourra utiliser aisément dans la maladie de Parkinson, et qui sera accessible par une simple prise de sang. Nous pensons aussi que ce marqueur pourrait permettre le diagnostic de la maladie de Parkinson bien avant l’apparition des symptômes, quand le pronostic du patient demeure bon. Enfin, la découverte de cette activation immunitaire nous mènera vers une éventuelle thérapie qui ciblera la restauration du système immunitaire vers son fonctionnement normal.

 Miangaly Ralitera

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