Depuis hier, trois villes de la région Diana- Antsiranana, Ambilobe et Ambanja- accueillent une formation de trois jours qui réunit soixante-cinq maires et un président de délégation spéciale.
Le directeur général de l'INDDl (debout) a donné le coup d'envoi de la formation au centre polyvalent Botovasoa d’Antsiranana. |
L’objectif de la formation des maires de la région Diana est de leur permettre d’utiliser efficacement, pendant leur mandat de cinq ans, les outils à leur disposition afin que le développement local se fasse concrètement sentir au niveau des populations. Ils devront également apprendre à distinguer ce qui est permis de ce qui ne l’est pas.
L’initiative émane du ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, avec le concours de l’Institut national de la décentralisation et du développement local (INDDL), en collaboration avec le Prodecid, partenaire technique et financier du projet.
À Antsiranana, la grande salle du centre polyvalent Botovasoa a accueilli les vingt-trois maires du district d’Antsiranana-II ainsi que le président de la délégation spéciale de la commune urbaine d’Antsiranana, venus inaugurer les travaux.
Dans la salle de formation, les maires, parfois nouvellement élus, ont déjà découvert, au cours de cette première journée, des outils concrets pour mieux structurer l’action communale. Certains viennent de zones rurales reculées où les défis sont nombreux. Citons, entre autres, l’accès difficile aux services sociaux de base, le faible recouvrement des taxes locales, la pression sur les ressources naturelles ou encore la gestion complexe du foncier.
Incontournable
À l’heure où les collectivités locales sont appelées à jouer un rôle de plus en plus stratégique dans le développement des territoires, la formation des maires sur les questions de gouvernance communale s’impose comme une priorité incontournable. Trop souvent, ils sont élus sans réelle préparation à leurs fonctions. Or, la commune est le socle du développement local. Il est donc impératif de renforcer leurs capacités si l’on souhaite une administration de proximité efficace et redevable.
Au-delà du contenu technique, la formation favorise également les échanges entre élus, la mise en réseau et le partage de bonnes pratiques. Une dynamique collective qui pourrait bien contribuer à transformer durablement la gouvernance locale. C’est pourquoi le gouverneur Taciano Rakotomanga, présent à la cérémonie inaugurale, a souligné que les maires ne disposent pas nécessairement d’une formation préalable en gestion publique. Leur légitimité repose sur la volonté populaire, ce qui rend cette formation essentielle pour assurer une gouvernance efficace et éviter les erreurs administratives. Dans ce contexte, toute décision locale doit être conforme aux textes en vigueur, car des écarts peuvent entraîner de lourdes conséquences judiciaires, d’où l’importance de cette formation.
Pendant trois jours, les thématiques abordées- administration communale avec cadrage juridique, gestion foncière décentralisée, aménagement du territoire et finances locales- sont proposées sous forme de formations mutualisées et uniformisées, afin d’harmoniser les pratiques et de renforcer les capacités des élus. L’objectif est de leur permettre de maîtriser les outils de gestion tout au long de leur mandat de cinq ans, au service d’un développement local tangible et inclusif.
Raheriniaina