Lors de l’International Handicraft Fair Madagascar, les artisans locaux montrent que la qualité de leurs produits attire et fidélise une clientèle majoritairement malgache.
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Sac en cuir fabriqué à la main à Madagascar. |
Pendant quatre jours, du 12 au 15 juin, l’International Tourism Fair (11e édition) et l’International Handicraft Fair Madagascar (2e édition) ont réuni des professionnels à Antananarivo. Plusieurs artisans y ont présenté leur travail, souvent centré sur la fabrication manuelle et l’utilisation de matières locales.
Parmi eux, la marque Cuir’N Craft propose des sacs en cuir fabriqués à Madagascar. Le cuir est local, traité sur place. La fabrication se fait à la main, par des artisans malgaches. Chaque pièce demande entre 15 à 20 jours de travail. Seuls quelques accessoires métalliques sont importés d’Europe.
Les prix vont de 200 000 à 2 millions d’ariary selon le modèle. Pourtant, la grande majorité des acheteurs sont malgaches. « Environ 80 % de notre clientèle est locale », explique Irène Huber, fondatrice de l’atelier. « Les gens achètent quand ils voient la qualité. Ils ne cherchent pas juste un sac, ils voient le travail derrière. »
Selon elle, la demande a évolué ces dernières années. « Ils comprennent que c’est du vrai cuir, du fait main, et que ça prend du temps. Quand le produit est bien fait, ils acceptent le prix. »
Cette tendance pousse les artisans à maintenir un bon niveau de fabrication et à proposer des modèles uniques.
Classement
Le gouvernement malgache classe le tourisme comme troisième source de devises étrangères.
Plusieurs projets sont en cours pour développer ce secteur : création de villages artisanaux (comme celui d’Ivato), hôtels de standing, zones touristiques et nouvelles lignes aériennes.
L’artisanat reste un secteur clé. Il fait vivre près de deux millions de personnes et comprend quatorze branches d’activité et cent soixante-quatre métiers. Les exportations ont fortement augmenté : 17 millions d’euros en 2017, contre 39 millions en 2024.
Pourtant, la majorité des marques artisanales ne vendent pas encore à l’international. Ce sont surtout les clients qui ramènent les produits à l’étranger, de manière individuelle. L’export reste difficile à cause des coûts, de la logistique et des démarches.
Les professionnels espèrent un meilleur accompagnement pour structurer leurs activités à l’international. En attendant, la qualité reste leur principal atout. Elle crée une relation de confiance avec les acheteurs, dans un marché encore largement dominé par les produits importés.
Irina Tsimijaly