Le canal des Pangalanes. |
Longtemps laissé à l’abandon, le canal des Pangalanes va bénéficier d’une nouvelle impulsion.
Le 27 mai, le ministre des Transports et de la Météorologie, Valery Ramonjavelo, a annoncé la reprise officielle des travaux dans les locaux de son ministère à Anosy. Lors d’un déjeuner de presse, il a exprimé la volonté du gouvernement d’accélérer ce chantier stratégique, suspendu depuis plusieurs années. Construit à l’époque coloniale, le canal s’étend sur près de 700 kilomètres, le long de la côte est de Madagascar, entre Toamasina et Farafangana, et visait à relier, par voie d’eau, plusieurs zones enclavées.
Devenu difficilement navigable à cause de l’ensablement et des déchets, l’ouvrage fait aujourd’hui l’objet d’une opération de curage entamée en avril 2024 à Toamasina, sur un tronçon de six kilomètres entre le port fluvial de Manangareza et l’hôpital Be. « Il y a eu un arrêt de la commission qui devait se charger du canal. Mais cette année, comme cela a été annoncé lors du Conseil des ministres, la décision a été prise de reprendre les travaux et de les accélérer », a indiqué le ministre. Le projet prévoit un élargissement progressif du canal, pouvant atteindre 30 mètres de large à certains endroits, contre 15 mètres actuellement, pour permettre une meilleure circulation des embarcations.
Nettoyage continu
Un équipement spécifique, une dragueuse, sera acquis pour permettre un nettoyage continu. « Nous travaillons pour acquérir ce matériel afin de mener les travaux de manière continue », a précisé le ministre. Les services techniques s’attellent à l’évaluation des besoins en matériel et à la rédaction d’un cahier des charges. Celui-ci définira les modalités d’exploitation, les normes à respecter et les responsabilités des acteurs impliqués. Des frais et redevances sont également prévus pour les futurs usagers.
La livraison complète du projet est attendue pour 2028. À terme, le canal devrait permettre le transport de marchandises et de passagers sur de longues distances. « Ce sera une voie navigable utilisable sur de longues distances », a-t-il affirmé. Outre sa dimension économique, l’initiative vise à désenclaver des régions mal desservies et à offrir une alternative de transport plus sûre et plus durable. « C’est une infrastructure stratégique, qui permettra de relier plus facilement les zones côtières tout en réduisant les coûts logistiques », a conclu Valery Ramonjavelo.
Irina Tsimijaly