TOURISME - L’État appuie sur l’accélérateur à Nosy Be

Le président de la République avec le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale, entre autres, lors de l'inauguration de la cité Ylang Ylang de Nosy Be, vendredi.


Booster le tourisme à Nosy Be et concurrencer les îles voisines de l’océan Indien. C’est l’ambition mise en avant par le chef de l’État durant une série d’inaugurations sur l’île aux parfums, hier.

Un challenge de taille. “Nosy Be seule peut tout à fait concurrencer nos îles voisines de l’océan Indien comme l’île Maurice, les Seychelles ou les Maldives.” Ce sont les mots d’Andry Rajoelina, président de la République, pour affirmer les ambitions étatiques vis-à-vis de l’île aux parfums.

Après une première journée consacrée au Conseil des ministres, le deuxième jour de l’Exécutif à Nosy Be a été marqué par l’inauguration d’une cité de logements sociaux baptisée Cité Ylang Ylang, d’une nouvelle École primaire publique (EPP) dans le fokontany de Djabala, et d’une remise d’aides sociales à près de trois mille huit cents ménages dans le nouveau stade encore en chantier de la ville. Dans ses prises de parole durant ces événements, le locataire d’Iavoloha a mis l’accent sur le potentiel touristique de l’île aux parfums.

Le fait que le tourisme est le poumon économique de Nosy Be et que l’île est un des fers de lance du pays dans le domaine touristique est indéniable. Toutefois, selon le chef de l’État, elle peut être hissée au rang des perles de l’océan Indien et concurrencer ses voisines comme les îles Mascareignes sur le terrain du tourisme. Le cachet naturel de l’île aux parfums n’a effectivement rien à envier à celui des principales stations balnéaires de la région indianocéanique. Elle commence aussi à se faire une solide réputation internationale.

Des compagnies aériennes qui desservent directement Nosy Be l’ouvrent aussi au monde. Cependant, l’île est en retard par rapport à ses concurrentes de l’océan Indien en termes d’infrastructures, de services et de savoir-faire qui doivent accompagner le développement du tourisme. Ainsi, outre “répondre aux besoins de la population et moderniser l’île”, les projets engagés par l’État à Nosy Be visent aussi à concrétiser l’ambition d’en faire une station balnéaire incontournable dans la région indianocéanique.

La réhabilitation de l’axe routier qui fait le tour de l’île et relie les principaux sites touristiques est inscrite dans cet objectif étatique. Pareillement pour les projets actés durant le Conseil des ministres de jeudi, à l’instar de la construction d’une centrale solaire de 5 mégawatts, dont la mise en service est prévue en août. “Sa capacité de production sera doublée l’année prochaine pour atteindre 10 mégawatts, en prévision d’une hausse des besoins”, indique le président Rajoelina.

La voie est tracée

De même, dans le domaine de l’approvisionnement en eau, l’Exécutif a acté un projet d’urgence pour “la rénovation complète du système d’adduction d’eau” à Nosy Be. Le but est de combler le gap de production actuelle qui est de 1 600 m³, mais surtout de produire 4 800 m³ supplémentaires. L’idée ici est toujours de prévoir la hausse des besoins. “C’est une bonne chose, puisque Nosy Be vit du tourisme, je vis du tourisme. C’est difficile de travailler avec les pannes d’électricité et les problèmes d’eau”, confie un hôtelier de l’île.

Un fait noté durant le Conseil des ministres et qualifié “d’inacceptable”, justement, est la coupure d’eau qu’a subie l’île aux parfums durant quinze jours récemment. Le secteur de la santé, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle sont aussi compris dans le package afin de booster le tourisme. Selon le rapport de la réunion de l’Exécutif, “le président de la République a donné des instructions pour la rénovation de l’hôpital de Nosy Be en un Centre hospitalier universitaire (CHU)”.

Le Conseil des ministres a aussi approuvé l’ouverture de l’université de Nosy Be Hell-Ville. “Cette université ouvrira ses portes pour l’année académique 2025-2026 et répondra aux besoins de la région à travers des filières liées au tourisme, à l’environnement, à l’économie bleue, à la gestion hôtelière, à l’agroalimentaire et à l’entrepreneuriat local”, indique le rapport de la réunion. Le but, selon les explications, est de renforcer le savoir et la compétence des jeunes locaux, “afin qu’ils deviennent des acteurs au cœur du développement du tourisme et non pas juste des observateurs”.

L’amélioration de l’aménagement urbain pour embellir la ville, mais également afin de mettre de l’ordre dans ce que le Président qualifie “d’anarchie” du secteur foncier sur l’île aux parfums, figure aussi dans le plan d’action pour hisser Nosy Be au rang des perles de la région indianocéanique. Outre attirer massivement les touristes, l’objectif est aussi de séduire les grands investisseurs touristiques. Un des points faibles de l’île par rapport à ses voisines de l’océan Indien est le manque d’hébergements et d’offres touristiques de qualité et de haut standing.

“Pour attirer les touristes, il faut de l’hébergement, un service de qualité, une ville propre et de la sécurité”, réagit Ali Aboudou, maire de Nosy Be, qui se réjouit des initiatives étatiques. Pour sa part, l’édile affirme mettre les bouchées doubles dans l’assainissement de sa ville. Des efforts restent pourtant nécessaires dans les quartiers populaires et sur les marchés. Pour sa part, le président de la République est optimiste. “La voie vers la modernisation de Nosy Be est tracée”, assure-t-il. Il ne reste qu’à transformer l’essai.

Garry Fabrice Ranaivoson

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne