Une journée pour faire le pont entre science et terrain. C’est l’objectif que s’est fixé le dispositif de recherche et d’enseignement en partenariat « Systèmes de Production d’Altitude et Durabilité » (dP Spad) durant la journée de restitution des travaux qui s’est tenue hier à la résidence Ankerana.
L’événement a rassemblé une centaine d’acteurs du développement rural, chercheurs, enseignants, bailleurs, ONG, institutions et entreprises privées.
Organisée sous forme de stands, posters et table ronde, la journée visait à présenter les résultats de recherche et à ouvrir le réseau du dispositif à de nouveaux partenaires.« C’est la première fois qu’on partage nos travaux aussi largement. Jusqu’ici, on restait dans notre cercle. Aujourd’hui, on veut toucher ceux qui travaillent peu ou pas encore avec nous », a expliqué Mathieu Vigne, chercheur au Cirad.
Le dP Spad associe des institutions du Nord (Cirad, IRD) et du Sud (Fofifa, AfricaRice, université d’Antananarivo). Il produit des connaissances pour appuyer l’agriculture familiale dans les Hautes-Terres et le Moyen Ouest.« Il ne s’agit pas seulement de produire plus, mais de produire avec les paysans, dans une logique partagée », ajoute Vigne.
Les projets sont construits avec les communautés rurales. Les problématiques, les outils et les expérimentations sont définis en lien direct avec les agriculteurs. « Avant, les chercheurs travaillaient seuls. Maintenant, on élabore les projets ensemble », poursuit-il.
Le dispositif regroupe soixante chercheurs et enseignants-chercheurs, dont les trois quarts sont malgaches. Mais le financement reste un point faible.« Les fonds internationaux diminuent. C’est de plus en plus difficile de mobiliser des ressources », alerte Vigne.
Pour renforcer les liens entre recherche, acteurs économiques et politiques publiques, le ministère de l’Enseignement supérieur développe des partenariats avec des incubateurs et des initiatives locales.« La recherche doit être visible et utile. Elle doit collaborer avec les opérateurs publics et privés », a affirmé la directrice générale de la recherche scientifique, présente à l’événement.
Irina Tsimijaly