![]() |
Du riz importé dans un entrepôt. |
Les prix mondiaux des matières premières baissent, offrant un répit à Madagascar. Cependant, cette baisse reste partiellement atténuée par les marges locales et la volatilité de l’ariary.
Les prix mondiaux des matières premières connaissent une baisse généralisée, avec des prévisions de recul de 12 % en 2025 et de 5 % supplémentaires en 2026, selon la Banque mondiale. Pour Madagascar, un pays largement importateur, cette situation offre un répit temporaire.
Le marché pétrolier est l’un des secteurs les plus touchés par cette dynamique. En avril 2025, le prix du baril de Brent a chuté à 60,13 dollars, soit son plus bas niveau depuis 2020, selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cependant, malgré cette baisse des prix mondiaux, les consommateurs malgaches ne bénéficient pas toujours directement de cette réduction, en raison des marges de distribution locales et de la volatilité de l’ariary. Selon un économiste à l’université d’Antananarivo, « bien que la baisse des prix mondiaux du pétrole soit une bonne nouvelle à court terme, elle n’atténue que partiellement l’impact de la faiblesse de nos infrastructures et de notre dépendance aux importations. »
Opportunité
Dans le secteur agricole, les prix mondiaux des produits alimentaires devraient baisser de 7 % en 2025, selon les perspectives des marchés des produits de base de la Banque mondiale. Cependant, pour Madagascar, qui importe une part importante de ses besoins alimentaires, cette baisse ne se répercute pas directement sur les prix locaux. Selon les chiffres officiels communiqués par la Direction générale des douanes (DGD), un total de 196 800 tonnes de riz venu de l’extérieur a été libéré pour la consommation durant les deux premiers mois de l’année. Une hausse de 204,7 %, comparé à la même période de l’année dernière.
En parallèle, la production locale de certaines denrées, comme le sucre et les légumes, peine à satisfaire la demande intérieure, ce qui continue de faire pression sur les prix.
« Le pays doit saisir cette opportunité pour investir dans l’agriculture locale, moderniser ses infrastructures et réduire sa dépendance excessive aux importations afin de protéger son économie contre les crises futures », conclut-il.
Irina Tsimijaly