LUTTE CONTRE LA POLLUTION MARINE - Le navire Plastic Odyssey jette l’ancre à Madagascar

Le navire Plastic Odyssey naviguant en plein océan.

Dans le cadre d’une mission pour lutter contre la pollution plastique des océans, le navire Plastic Odyssey fait escale à Madagascar. En partenariat avec la COI, une exploration scientifique, la sensibilisation de la population et la promotion de solutions concrètes sont les objectifs.

Ambassadeur de la protection des océans. C’est ainsi que le navire Plastic Odyssey est présenté sur son site web. Dans le cadre de la lutte contre la pollution plastique des océans, il fait escale à Madagascar depuis le 29 avril et jusqu’au 15 mai.

Il s’agit d’une mission océanographique et citoyenne pour un océan Indien sans plastique. Elle est effectuée en collaboration avec la Commission de l’océan Indien (COI), à travers le projet EXPLOI ou Expédition plastique océan Indien. Financé par l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l’environnement mondial, et d’une durée de 5 ans, il vise “à apporter une réponse complète à la problématique de la pollution plastique”.

Le projet EXPLOI s’articule autour de trois axes dans le but de réduire et recycler les déchets plastiques. Il y a, premièrement, l’amélioration de la connaissance des impacts de la pollution marine par le plastique. Deuxièmement, il y a l’éducation à l’environnement et la sensibilisation à la pollution plastique. Et le troisième axe est le développement d’une économie circulaire régionale. La mission du navire Plastic Odyssey rejoint justement ces trois axes.

La mission océanographique consiste à mener une exploration scientifique sur l’impact de la pollution plastique marine en Indianocéanie, à sensibiliser les populations et à promouvoir des solutions concrètes de prévention et de valorisation des déchets plastiques. La mission du navire Plastic Odyssey dans l’océan Indien dure quatre mois. Elle a démarré le 7 avril. Madagascar est la troisième étape après La Réunion et l’île Maurice.

L’escale à Madagascar se divise en deux parties. Plastic Odyssey fait une première halte au port de Toamasina jusqu’au 9 mai. Outre les activités scientifiques, puisque le navire dispose d’un laboratoire, de machines de recyclage et de démonstrateurs de recyclage à son bord, des activités de sensibilisation vont marquer cette étape dans la capitale de la région Atsinanana. Une exposition, des visites scolaires du bateau, des conférences et des tables rondes thématiques.

Plaidoyer et action

Les activités des scientifiques et de l’équipage du Plastic Odyssey à Toamasina seront clôturées par un carnaval sous le thème “Faites sans plastique”. La deuxième étape de l’escale du navire consiste en une mission scientifique à Sainte-Marie. Pour affirmer l’engagement de l’organisation régionale dans la lutte contre la pollution plastique des océans, Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI, est justement à Toamasina. Il a notamment participé à une conférence contre la pollution plastique, hier.

L’engagement du secrétaire général de la COI aux côtés du navire Plastic Odyssey met l’accent sur l’importance de la lutte contre la pollution marine dans la région Indianocéanie. Outre le partenariat à travers le projet EXPLOI, le statut intergouvernemental de la COI donne plus d’écho aux sensibilisations, surtout en matière de diplomatie environnementale. L’organisation aide à faire remonter ces problématiques dans les sommets régionaux et internationaux, renforçant le plaidoyer en faveur de l’océan Indien.

Il y a aussi le plaidoyer pour l’intégration de la lutte contre les déchets plastiques dans les politiques environnementales régionales, mais aussi nationales, et des actions comme avec le projet EXPLOI. Méconnue, la pollution plastique est un des principaux dangers pour la biodiversité marine. Elle présente également un danger de santé publique qui concerne pratiquement le monde entier. Selon le dossier de presse de la mission Plastic Odyssey, “chaque minute, 19 tonnes de déchets plastiques se déversent dans les océans”.

Le niveau de pollution actuel fait que les experts estiment “qu’en 2050, il y aura plus de plastique que de poisson dans les océans”. Ce qui impose l’urgence d’agir, soutiennent les initiateurs du programme. Dans le dossier de presse, il est aussi indiqué que “90 % de la pollution plastique des océans provient des trente pays côtiers d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie dépourvus de système industriel de gestion des déchets”.

S’agissant de l’océan Indien, les pollutions plastiques sont majoritairement issues des villes côtières d’Asie du Sud-Est et d’Afrique de l’Est. La région Indianocéanie et son écosystème marin en sont directement victimes. Cependant, les études montrent que beaucoup de déchets plastiques qui se déversent dans les mers de la région viennent aussi des îles de la COI. Là est tout l’enjeu du projet EXPLOI que vient renforcer la mission Plastic Odyssey. Comme il est souligné par le projet, “pour lutter efficacement contre cette pollution, il faut agir à terre”.

Garry Fabrice Ranaivoson

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