INSÉCURITÉ URBAINE - Incarcération systématique pour les affaires de meurtre

Les patrouilles policières sont intensifiées  dans l’agglomération urbaine.

Toute personne suspectée de meurtre sera désormais placée en détention provisoire, une mesure rendue publique dans un contexte de forte émotion après les viols suivis de meurtres de mineures aux 67Ha.

Tolérance zéro pour les auteurs présumés d’homicide. « Toute personne incriminée pour meurtre sera placée en détention préventive. En cas de demande de mise en liberté provisoire, la chambre de détention préventive fait opposition », a déclaré hier Narindra Navalona Rakotoniana, procureure de la République près le tribunal de première instance d’Antananarivo, lors d’un point de presse tenu à la suite d’une série de crimes particulièrement violents commis dans le quartier des 67Ha. Cette disposition s’inscrit, selon les autorités, dans le cadre du renforcement de la politique pénale.

Les dossiers évoqués concernent deux affaires distinctes, ayant toutes deux pour victimes des mineures. L’une d’elles, Tricha, âgée de 17 ans, fille du chanteur Fandrama, a été retrouvée morte après avoir été agressée sexuellement, seule à son domicile, dans la nuit du 26 au 27 avril. L’autre victime, une enfant de 8 ans, prénommée Raïssa, a été enlevée avant d’être retrouvée sans vie dans un caniveau à Antohomadinika, avant-hier matin. Des traces d’agression sexuelle ont été relevées. Les circonstances de cette découverte macabre ont profondément choqué l’opinion publique.

L’auteur présumé des faits aurait laissé, sur la fenêtre du domicile familial, une lettre désignant l’endroit où il avait abandonné le corps. Le message contenait également des menaces, évoquant une vengeance et annonçant que deux autres membres de la famille seraient visés. La procureure de la République a indiqué que plusieurs arrestations avaient été opérées et que les suspects seraient présentés ce jour devant le parquet.

Mobilisation accrue

Lors de cette même prise de parole, le commissaire Manampison Ratojonirina, chef de la brigade criminelle, a appelé à la mobilisation de la population pour soutenir les enquêtes. « Les renseignements sont des éléments clés pour l’aboutissement des investigations. Il ne faut pas hésiter à les transmettre aux autorités. Nous sommes disponibles 24h/24 », a-t-il déclaré.

En parallèle, une vaste opération de sécurisation a été lancée en début de semaine dans plusieurs zones urbaines réputées sensibles. Les septième, quatrième et cinquième arrondissements policiers sont particulièrement visés, notamment les secteurs des 67Ha, Ankasina, Andohatapenaka, Antohomadinika IVO et IIIG Hangar. Des riverains dénoncent la présence régulière de vagabonds dans les environs des marchés, en particulier à Isotry.

« Ils empruntent les ruelles d’Isotry pour se disperser dans notre quartier. Ces malfaiteurs sont connus pour des attaques à main armée, des cambriolages, voire des viols. Les habitants qui rentrent chez eux tard le soir se retrouvent souvent isolés et vulnérables », déplore Bernadette Ravao, une habitante du quartier.

Lors de cette descente, le contrôleur général de police, Dany Marius Rakotozanany, directeur général de la Police nationale, a insisté sur l’importance de la formation des comités de vigilance. 

Andry Manase

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