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Une ruelle aux 67 Ha. |
L’insécurité gagne du terrain dans les quartiers des 67 Ha et les environs, plongeant les habitants dans un climat de peur. Des voix s’élèvent pour réclamer des patrouilles de sécurité renforcées.
Les quartiers des 67 Ha sont en état d’alerte. Leurs habitants sont pris de panique, face à l’insécurité qui y gagne du terrain. En réaction, des hommes, accompagnés de patrouilles mobiles et de membres des forces de l’ordre, ont organisé des rondes dans la nuit de dimanche à lundi, dans le quartier d’Antohomadinika-Sud, là où s’est produit le drame ayant coûté la vie à une fillette de 8 ans, le week-end dernier. Il s’agissait notamment d’un signal d’alarme lancé aux autorités. « C’est le cinquième cas de disparition d’enfants dans notre quartier depuis l’année dernière. Quatre ont été retrouvés vivants, à Ampitatafika, à Analakely, entre autres. Malheureusement, la dernière n’a pas survécu. Nous ignorons qui sont les auteurs, mais nous renforçons désormais la surveillance des personnes non enregistrées dans notre fokontany. La veille communautaire se poursuivra pour éviter que ces actes se reproduisent », a déclaré hier Tsilavo Mandresy Rafaliarisoa, chef fokontany d’Antohomadinika-Sud.
Patrouilles
Les habitants soupçonnent une implication de certains consommateurs de drogue dans l’aggravation de l’insécurité. « Ils commettent des vols dans le but de financer leur consommation de drogue. Certains n’hésitent pas à vous agresser s’ils vous croisent », lancent-ils.
Ils restent sur leurs gardes, jour et nuit. « Nous faisons les courses pour le dîner dès l’après-midi et nous verrouillons les portes dès la tombée de la nuit. Ce quartier est devenu une zone rouge en matière d’insécurité », témoigne Tahiana, habitant des 67 Ha. Beaucoup de parents refusent désormais de laisser leurs enfants seuls à la maison. « Quand les enfants ne vont pas à l’école, leurs parents les emmènent avec eux », indique Liva Ranivoharison, chef de fokontany de 67 Ha Nord-Ouest. Issa Mahavory, père de famille, explique qu’il est particulièrement vigilant depuis que sa fille a échappé de justesse à une agression. « Mes enfants sont des filles. Elles sont systématiquement accompagnées pour aller et revenir de l’école. Je ne les autorise pas à jouer seules dans la cour commune. Le soir, il leur est interdit de sortir, même pour mon aînée qui va bientôt avoir 18 ans », confie-t-il.
Face à cette situation, habitants et autorités locales demandent l’organisation de patrouilles de sécurité, de jour comme de nuit. « Les événements récents prouvent que les malfaiteurs ne sévissent pas uniquement la nuit. Nous demandons que des patrouilles soient mises en place, tant dans les grandes artères que dans les ruelles », plaide Roger Chan, chef de fokontany de 67 Ha Nord-Est. Selon des sources policières, des opérations de sécurisation et des descentes policières sont déjà en cours dans ces quartiers sensibles.
Miangaly Ralitera