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Des poids lourds en grande difficulté à cause du mauvais état de la RN2. |
Des portions de la route nationale numéro 2 (RN2), notamment entre Moramanga et Brickaville, sont devenues quasiment impraticables, entravant fortement la circulation. Un affaissement majeur de la chaussée à hauteur de Brickaville, observé ces derniers jours, a provoqué un embouteillage massif, accentuant la détresse des transporteurs. La situation suscite une vive inquiétude chez les conducteurs de poids lourds, qui redoutent des accidents sur cet axe vital reliant Antananarivo à Toamasina.
« Face à cette situation, les chauffeurs de poids lourds craignent pour leur sécurité. Certains redoutent que les conteneurs basculent, tant la chaussée est instable », confie Joël Benz, un habitué de la RN2.
La multiplication des nids-de-poule et l’instabilité du revêtement ralentissent considérablement le trafic et provoquent de nombreuses pannes mécaniques, parfois même des accidents. Ernest Randrianarivelo, chauffeur de taxi-brousse, témoigne : « Les retards sont devenus quotidiens. Et pour les passagers comme pour les transporteurs, c’est une double peine. » Il raconte un incident récent : « Le véhicule s’est embourbé, il a failli ne pas pouvoir repartir. Et pourtant, c’était un taxi-brousse. Imaginez un camion… »
Rongée
Rafanomezantsoa, routier depuis dix-sept ans, en route pour livrer du riz à Antananarivo, déclare : « On a dormi ici, sur la route. Hier, j’étais encore à Brickaville. Aujourd’hui, je ne sais pas si je vais arriver à Tana avant demain. »
Considérée comme une artère stratégique pour l’économie du pays, la RN2 est rongée par le temps, les intempéries et un déficit chronique d’entretien. L’absence de réhabilitation durable est régulièrement dénoncée par les usagers.
Alerté par la gravité de la situation, le directeur général des Travaux publics, Henri Pierre Mananjara, s’est rendu sur place samedi dernier. Il a tenu une réunion avec les entreprises CRCC, Colas et La Précision, leur adressant des consignes strictes pour améliorer la qualité et accélérer le rythme des travaux. Toutefois, malgré une communication du ministère publiée la semaine dernière, aucune mise à jour n’a été fournie après une nouvelle sollicitation hier.
Mialisoa Ida