Gaby Nestor Razafimanantsoa appelle les citoyens à ne pas hésiter à dénoncer les actes de corruption. |
Le Bianco a présenté son rapport d’activité pour 2024. Il révèle que la dénonciation des hauts responsables impliqués dans la corruption reste rare, par crainte de représailles et faute de preuves.
Poursuivre les hautes personnalités impliquées dans des actes de corruption demeure un véritable défi pour le Bianco, qui a dévoilé hier à Anosy son rapport annuel. Les statistiques montrent que très peu de personnes appartenant à cette catégorie ont été mises en cause ou poursuivies, bien que certaines aient été clairement mentionnées dans des dossiers de corruption. Ce sont surtout de simples fonctionnaires qui subissent les conséquences, notamment dans les cas de détournement de fonds ou de corruption.
« On reproche souvent au Bianco de ne poursuivre que les “petits poissons”, mais le problème réside dans l’absence de dénonciations contre les personnes considérées comme des “gros poissons” de la corruption », a déclaré le directeur général du Bianco, Gaby Nestor Razafimanantsoa.
Selon lui, cette situation s’explique en grande partie par le silence des subalternes de ces hauts responsables, qui préfèrent ne rien dire par crainte de représailles. Cette peur expliquerait aussi pourquoi certaines personnalités ne sont inquiétées qu’après avoir quitté leurs fonctions. Une fois leur pouvoir ou leur influence perdus, elles deviennent plus faciles à accuser, car elles ne sont plus en mesure de faire pression sur leurs détracteurs.
Exceptions
Il existe cependant des exceptions. Le DG du Bianco souligne que certains hauts responsables en exercice peuvent être dénoncés. Le rapport 2024 indique ainsi qu’un membre du gouvernement a fait l’objet d’une enquête durant l’année écoulée.
Il convient de rappeler que la loi n°2016-020 sur la lutte contre la corruption prévoit, dans ses articles 56 à 59, des protections pour les lanceurs d’alerte, notamment l’interdiction de toute forme de représailles. Reste à savoir si ces dispositions sont effectivement appliquées.
Au-delà de la peur, un autre frein majeur à la dénonciation des « gros poissons » réside dans l’absence de preuves matérielles. Le Bianco explique que, dans la majorité des cas impliquant une haute personnalité, les cadres ou agents exécutant les ordres ne disposent d’aucun élément tangible. Les instructions sont souvent données verbalement, sans laisser de trace. Ce manque de traçabilité entraîne souvent la poursuite des seuls exécutants.
Par ailleurs, le DG du Bianco a pointé un autre obstacle : certains corps de fonctionnaires bénéficient d’une forme d’immunité, compliquant leur mise en cause. Leur mise en enquête nécessite l’autorisation préalable de l’organe ou du corps auquel ils appartiennent. Des discussions sont néanmoins en cours entre le Bianco et les entités concernées pour résoudre ce blocage.
Tsilaviny Randriamanga
Merci Monsieur le DG du Bianco, les "gros poissons" comme vous le dite, vous le connaissez , ils ne sont pas loin, déjà vous en tant que DG vous n'osez pas par peur d'abrogation , nous "vahoaka majinika" on a une peur bleue de ces "gros poisson". Sinon bonne continuation à vous et bonne chance dans votre travail. On attend beaucoup beaucoup de vous "Tale"
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